Nom ou Raison sociale : Crèche parentale « Quel Univers Inventer ? »

Adresse : 43, rue des bois 75019

Crèche parentale

Petite crèche de 23 places 

Introduction

Conformément à la réglementation, le projet d’établissement est un outil de référence qui donne du sens au travail de chacun. Il est établi afin de contribuer à un accueil de qualité pour votre enfant. Il sert également à positionner l’établissement ou le service dans son environnement institutionnel et d’indiquer les évolutions en matière de public et de missions. Il permet d’améliorer l’approche et les pratiques éducatives, de manière à ce que l’enfant et ses parents puissent bénéficier d’un accueil de qualité en réponse à leurs besoins.

Il se décline en 5 volets :

  • Un volet de présentation de la structure ou projet d’accueil
  • Un volet éducatif présentant les valeurs et objectifs éducatifs
  • Un volet pédagogique qui définit les moyens et actions mis en œuvre pour tendre vers les objectifs (ce projet est à part)
  • Un volet social adapté à la population accueillie
  • Un volet développement durable visant à préserver l’environnement

Il s’agit de s’inscrire dans une démarche de qualité :

Pour et avec l’enfant :

  • Améliorer la qualité de l’accueil, afin de se donner les moyens de sécuriser les enfants individuellement, affectivement et physiquement durant l’absence des parents.

Pour et avec les parents :

  • Mettre en place une collaboration respectueuse afin d’avoir une relation de confiance avec les parents.
  • Permettre leur implication dans le quotidien de leur enfant dans la structure.

Pour et avec le personnel :

  • Mieux connaitre les ressources de l’équipe sur le plan professionnel.
  • Permettre de développer un travail d’équipe.
  • Contribuer à élargir les connaissances pratiques et théoriques de ces métiers de la petite enfance.

I. LE PROJET D’ACCUEIL

    1. Les prestations d’accueil proposées

La crèche « QUI ? » a une capacité d’accueil de 23 enfants par jour.

Elle accueille les enfants parisiens âgés de 6 mois jusqu’à l’entrée à l’école maternelle. Cependant, un accueil au-delà de 4 ans peut être envisagé pour les enfants dans les situations suivantes :

  • Enfants porteurs de handicap ou d’une maladie chronique
  • Au titre de la prévention ou de la protection de l’enfance.

La crèche est ouverte de 8h30 à 18h30, tous les jours de la semaine.

Période de fermeture : tout le mois d’août + 1er septembre et 1 semaine entre Noël et jour de l’an, une journée pédagogique et un pont par an, une demi-journée le vendredi du départ en crèche verte.

La crèche a pour but de répondre aux besoins des parents afin qu’ils puissent concilier vie familiale, vie professionnelle et vie sociale en accueillant leurs enfants dans des conditions favorisant leur développement et leur épanouissement. Dans un souci de s’ajuster au plus près aux rythmes et besoins des familles, la crèche offre des contrats journaliers de 8 à 10h sur 4 ou 5 jours et des mi-temps (à condition de trouver les 2 familles qui se complèteront et partageront la permanence).

Les 23 places sont accordées à de l’accueil régulier.

En respect de l’article R.2324-27, permettant une occupation supplémentaire de 15% de la capacité d’accueil, la crèche proposera également un accueil immédiat, ponctuel, à la carte pour faire face à des situations sociales urgentes, et à des besoins spécifiques de parents en difficulté, pour une durée de 3 mois maximum.

Nous comptons 2 groupes, établis selon l’âge des enfants :

  • Le groupe des petits (9 enfants âgés de 6 à 18 mois à leur arrivée)
  • Le groupe des grands (14 enfants âgés de 18 mois à 3 ans à leur arrivée)

Chaque groupe est conduit par trois professionnel.le.s minimum, dont une référente par groupe.

Le groupe des petits dispose de son propre dortoir permanent et d’un espace d’accueil fixe le matin, avec une salle de change située entre les deux, tandis que le groupe des grands utilise d’avantage toutes les pièces de la crèche et des espaces dont les fonctions varient au cours de la journée.

Au cours de l’année, une fois que les petits sont bien sécurisés et que leur besoin de découverte augmente, leur groupe s’ouvre vers les autres espaces et les deux groupes peuvent être amenés à se mélanger.

B. L’accueil d’enfants présentant un handicap ou atteints de maladie chronique

Le décret n°2010-613 du 7 juin 2010 relatif aux établissements et services d’accueil des enfants de moins de 6 ans a modifié l’article R2324-17 Code de la Santé publique :

“Les établissements et les services d’accueil non permanent d’enfants veillent à la santé, à la sécurité, au bien-être et au développement des enfants qui leur sont confiés. Dans le respect de l’autorité parentale, ils contribuent à leur éducation. Ils concourent à l’intégration des enfants présentant un handicap ou atteints d’une maladie chronique qu’ils accueillent. Ils apportent leur aide aux parents pour favoriser la conciliation de leur vie professionnelle et de leur vie familiale.”

L’enfant en situation de handicap ou porteur d’une maladie chronique est soumis aux mêmes nécessités que tout autre enfant, avec des besoins psychiques, physiologiques et affectifs.

L’enfant est donc accueilli dans la mesure où son handicap est compatible avec :

  • La vie de l’établissement
  • L’agencement des locaux
  • Le personnel (nombre et qualification)
  • Le matériel spécifique nécessaire

Chaque situation sera évaluée individuellement, en équipe pluridisciplinaire (équipe, médecin de l’établissement et partenaires prenant en charge l’enfant). La famille est impliquée dans l’accompagnement de son enfant au sein de la crèche.

L’accueil et l’intégration de l’enfant impliquent l’élaboration d’un Projet d’Accueil Individualisé (PAI) ou d’un Projet d’Accueil Personnalisé (PAP) par le médecin de structure avec la famille et l’équipe. Pour prendre en compte les exigences spécifiques des enfants porteurs de handicap et suivre leur évolution, l’équipe travaillera en étroite collaboration avec :

  • L’enfant,
  • Les parents,
  • Les partenaires compétents prenant en charge l’enfant (psychomotricien, kinésithérapeute, orthophoniste, psychologue),
  • La P.M.I. si nécessaire.
  • Le médecin référent de la crèche

La formalisation de ce projet doit intégrer les fonctions spécifiques du personnel auprès de l’enfant, les soins particuliers et le rythme des rencontres avec les parents, ainsi il sera adapté au fur et à mesure de l’évolution de l’enfant. L’objectif est d’offrir à cet enfant un accueil adapté à son état et correspondant à ses besoins et aux attentes de ses parents. L’équipe aura à accompagner l’enfant et ses parents, en repérant les difficultés, tout en étant attentive à ses potentialités.

Favoriser des situations de réussite et d’encouragement est d’autant plus important ainsi que de mettre en place des activités d’éveil adaptées afin d’éviter de mettre l’enfant en situation d’échec. Si la prise en charge n’est réellement pas du ressort des compétences de l’équipe ou des possibilités offertes par l’établissement, les parents seront accompagnés et orientés vers un autre projet d’accueil par l’équipe pluridisciplinaire.

    1. Les modalités d’inscription

Les membres de l’association étudient les demandes d’adhésion en fonction des places disponibles.

La décision est prise à la suite d’un entretien avec la famille, un membre du bureau et la responsable technique, et d’une lettre de motivation des familles.

Sont notamment pris en compte :

  • L’adhésion au projet de la crèche et la volonté d’y participer
  • La proximité du lieu de résidence des familles avec la crèche. Les habitants des 19ème et 20ème arrondissements sont prioritaires.
  • La prise de contact se fait auprès de la responsable de la structure. L’inscription pour le 2ème enfant (et les suivants) n’est pas acquise de fait. Elle doit faire l’objet d’une nouvelle demande.
  • Un équilibre au niveau des âges et des sexes des enfants accueillis est également recherché.

Les parents signent un contrat d’accueil qui précise la durée de présence de l’enfant (temps complet, temps partiel, durée journalière etc…).  Le contrat d’accueil est renouvelé et mis à jour selon les besoins des familles, mais de manière limitée.

Les parents signent un contrat associatif, par lequel ils s’engagent à respecter le règlement intérieur, à participer aux 5 réunions obligatoires et au projet collectif de l’association, à faire leurs permanences (une demi-journée fixe par semaine et par famille, échangeable avec les autres familles), ainsi que 2 samedi bricolage (sur les 4 proposés) par an et à payer leur cotisation mensuelle. Pour le bon fonctionnement de la structure, ils seront ponctuellement amenés à remplacer un professionnel malade dans l’urgence, soutenir l’équipe lors d’évènements festifs sur la crèche (fête du solstice d’hiver, carnaval, Quirmesse et fête de départ des grands) et organiser les évènements « hors crèche » (apéros, fêtes d’adultes, crèche verte etc…).

Les parents payent une adhésion à l’association dont le montant est fixé en Assemblée Générale. (50 euros par famille et 100 euros de caution non débitée).

Les enfants sont admis à être accueillis à la crèche uniquement lorsque l’ensemble des documents exigés (fiche d’inscription remplie, avis d’imposition N-2, dossier médical) a été fourni, que les contrats d’accueil et associatif ont été signés, que l’adhésion a été payée et le chèque de caution donné.

Un temps de familiarisation de l’enfant est prévu (environs 2 semaines) durant lequel la présence des parents est indispensable (familiarisation progressive propre à chaque enfant et à chaque famille).

Tous changements de situation personnelle ou professionnelle, pouvant impacter l’accueil de l’enfant ou le calcul de la cotisation, doivent être signalés au responsable de l’établissement (téléphone, adresse, personnes autorisées à venir chercher l’enfant, autorité parentale, chômage…).

    1. Les compétences professionnelles et parentales mobilisées
      1.   La composition de l’équipe pédagogique :
        1. Les parents :

La crèche « QUI ? » répond aux désirs des parents de s’impliquer, en harmonie avec leurs obligations professionnelles et en dehors de la cellule familiale, dans l’éducation de leur enfant, de participer à son évolution, et plus généralement dans la vie de l’association.

Chaque famille est écoutée, prend part aux prises de décisions, à l’élaboration des orientations pédagogiques, notamment lors des réunions trimestrielles.

La crèche est avant tout un lieu de vie pour l’enfant et pour le parent, membre à part entière de l’équipe pédagogique.

Le rôle du parent est d’accueillir et accompagner l’enfant à travers ses expériences vers une plus grande autonomie, de manière à ce qu’il ait ensuite la capacité de faire des choix, la possibilité d’entreprendre, de réaliser, l’aptitude d’être responsable et de faire seul.

En considérant l’enfant en tant qu’individu à part entière, en le respectant, en ayant confiance en ses capacités, en mettant à sa disposition du matériel à sa taille, en l’encourageant et en le sécurisant, nous lui permettons d’accéder à une autonomie qui lui donne conscience de ses limites, confiance en lui et qui lui permet de s’adapter à de nouvelles situations, grâce à ses propres compétences.

Les parents, avec l’aide des professionnel.le.s, organisent l’environnement (qualité du matériel, aménagement de l’espace…) de telle sorte que l’enfant ne vive pas ses expériences comme des échecs.

A l’instar des professionnel.le.s, ils proposent et installent des activités, de préférence suite à une demande de l’enfant, et celui-ci choisit librement selon ses besoins et ses désirs.

        1. Les professionnel.le.s :

La qualité relationnelle, la co-éducation et la coopération entre professionnel.le.s et parents, dans une approche prévenante et non normative à l’égard des familles, est un facteur d’épanouissement de l’enfant et de ses parents. Ce travail suppose une posture professionnelle de non-jugement, mais également une différenciation claire, pour l’enfant, entre liens parentaux et liens professionnels. Les familles et les professionnel.le.s s’enrichissent réciproquement en partageant leurs connaissances et leurs idées.

L’attention des professionnel.le.s à ne pas transmettre de manière précoce des stéréotypes de comportement liés au genre de l’enfant va de pair avec l’accompagnement de la prise de conscience des jeunes enfants de leur identité de petite fille et de petit garçon et la fierté qu’ils en tirent. Les enfants ont besoin d’être valorisés pour leurs compétences personnelles et non en fonction des rôles habituellement attribués à chaque genre. Il est nécessaire de veiller à ce que les petites filles et les petits garçons soient encouragés de la même manière à aller vers les activités qui suscitent leur intérêt, sans être freinés.

Les professionnel.le.s ont des diplômes en lien avec la petite enfance qui garantissent un accueil de qualité pour chaque enfant selon les exigences réglementaires. Les différents.es professionnel.le.s de l’établissement sont sous l’autorité hiérarchique de la responsable technique de la crèche. Leur planning couvre une amplitude horaire de 8h30 à 18h30.

Un rapport d’un professionnel pour 5 enfants qui ne marchent pas et d’un professionnel pour 8 enfants qui marchent est requis tout au long de la journée.

L’équipe professionnelle de la crèche s’appuie sur des valeurs et des objectifs pour accompagner les enfants au quotidien.

Considérer l’enfant comme une personne à part entière, acteur de son développement et le respecter.

Mettre en œuvre un accueil chaleureux de qualité, pour chaque enfant et chaque parent.

Reconnaître que les parents sont et restent les premiers éducateurs de leur enfant.

Garantir une qualité d’accueil et d’organisation de la vie quotidienne grâce à la collaboration parents-professionnels.

Créer une relation de confiance avec l’enfant, en répondant à ses besoins, en préservant sa sécurité affective, en prenant le temps de l’observer, d’être à l’écoute de ses émotions, en le contenant dans les moments difficiles, en reconnaissant ses acquisitions, en respectant ses choix et en le valorisant.

Porter une attention particulière à chaque enfant en l’accueillant de manière individualisée, en lien avec sa vie familiale.

Offrir des pratiques et un environnement matériel et humain, favorisant le développement harmonieux et l’autonomie de l’enfant.

Créer une relation de confiance avec les parents et soutenir la relation parent-enfant.

L’équipe professionnelle de la crèche est ainsi constituée :

Le Bureau de l’association compte au moins une personne chargée des Ressources Humaines (RH) qui assure le suivi des salariés au niveau des formations, le recrutement en collaboration avec l’équipe, la rédaction des fiches de poste, l’entretien d’évaluation annuel … , en collaboration avec la gestionnaire extérieure qui a une délégation employeur et s’occupe, entre autre, de la comptabilité, des fiches de paie et des demandes de subventions.

Nous appliquons la Convention collective nationale des acteurs du lien social et familial pour les contrats de travail de nos salariés : centres sociaux et socioculturels, associations d’accueil de jeunes enfants, associations de développement social local du 4 juin 1983 (SNAESCO)

  • Un-e responsable technique :

La responsable technique est sous l’autorité hiérarchique du président de l’association. Son rôle est de veiller au bon fonctionnement de la structure.

Avec l’ensemble de l’équipe, elle s’assure que les enfants soient accueillis dans les meilleures conditions afin d’assurer le bon fonctionnement de la structure mais aussi le bon développement, l’épanouissement, et l’éveil des enfants.

Avec toute l’équipe, elle planifie les congés, le planning… Elle gère tous les dossiers administratifs concernant l’établissement mais aussi ceux des familles. Elle doit être à l’écoute des besoins des familles durant tout le temps d’accueil des enfants. La responsable technique a le devoir de s’assurer que son équipe est efficace et professionnelle.

Avec l’équipe, elle met en place les différents projets de la structure qu’ils soient éducatifs, pédagogiques et sociaux. Elle travaille aussi en collaboration avec les différents professionnels de la structure et prendra en charge les divers échanges avec les partenaires extérieurs. Elle veille aussi à la bonne gestion administrative conjointement avec les membres du Bureau et la gestionnaire extérieure. Elle est l’interface entre l’équipe, le Bureau et l’ensemble des familles. La responsable technique est l’interlocutrice privilégiée des familles pour la vie de la crèche.

Elle dispose de deux journées hebdomadaires de détachement pour assurer ses tâches administratives (à partager avec les personnes qui ont des délégations de responsabilité de la RT)

Elle dispose de 7h par mois pour communiquer avec l’équipe et les parents sur l’actualité de la crèche, collaborer avec le bureau, gérer les changements de planning et en informer l’équipe et les parents.

En résumé, ses missions sont : 

  • Mettre en œuvre et animer le projet d’établissement avec son équipe en collaboration avec les membres de l’association selon les orientations fixées par l’association « Quel Univers Inventer ? » ;
  • Entretenir les relations avec les partenaires associatifs, institutionnels et sociaux ;
  • Participer au recrutement puis encadrer et animer l’équipe pluridisciplinaire ;
  • Être le garant de l’accueil du jeune enfant et de sa famille ;
  • Missions de prévention ;
  • Veiller au respect des règles d’hygiène et de sécurité au sein de la crèche ;
  • Assurer le bon fonctionnement administratif et logistique de l’établissement en collaboration avec le bureau de l’association et la gestionnaire extérieure.

En l’absence de la responsable technique, le RT adjoint (ou un autre professionnel diplômé ayant au moins 1 an d’ancienneté) assure la continuité des fonctions de responsabilité technique selon la durée de l’amplitude d’accueil des jeunes enfants et dans le respect du fonctionnement habituel de l’EAJE. En l’absence de la personne habituellement chargée des fonctions de responsabilité technique, la continuité de ces fonctions est assurée par une personne présente dans l’établissement et relevant du 1° de l’article R2324-42 (40% puer, EJE, aux, infirmiers, psychomotriciens), ou à défaut une personne relevant du 2° alinéa du même article et disposant d’une expérience professionnelle d’une année auprès de JE (60% au plus des titulaires de qualifications définies par arrêté CAP AEPE…).

  • Un-e responsable technique adjoint-e :

Éducateur de Jeunes Enfants de formation, il assure le bon fonctionnement de l’établissement en l’absence de la responsable technique et dispose d’une journée de détachement mensuelle pour assurer ses tâches administratives.  Il est le référent pédagogique de la structure, veille à l’élaboration du projet pédagogique, coorganise et coanime (avec la RT) la journée pédagogique et les 2 réunions pédagogiques obligatoires avec les parents, coanime (avec la RT) les réunions d’équipe et fait les comptes-rendus. Il est l’interface entre la responsable technique et le reste de l’équipe.

Il dispose de 7h par mois pour des réunions de direction ou avec le bureau, écrire les comptes-rendus de réunions d’équipe et le rapport d’activité, et organiser les samedi bricolage et les exercices d’évacuation incendie et confinement.

  • Deux éducatrices de jeunes enfants à mi-temps :

Elles assurent une fonction de veille sanitaire et éducative des enfants et participent aussi à leur accompagnement au quotidien. Elles sont chacune responsables d’un groupe d’enfant et l’interlocuteur privilégié des parents des enfants de ce groupe pour tout ce qui concerne le bon développement, l’épanouissement et l’éveil de chaque enfant de son groupe.

Elles participent à l’aménagement des espaces.

Elles peuvent recevoir les familles lors d’entretiens privilégiés si le besoin s’en fait sentir ou à la demande des parents. Elles prennent en charge certaines tâches administratives ponctuellement (recrutement de membres de l’équipe, participation à la rédaction des projets, etc).

L’une des deux est responsable pédagogique et l’autre responsable santé à la crèche.

  • Trois aide-éducatrices ou animatrices :

Elles participent activement à l’organisation quotidienne de la crèche, aux soins, à la sécurité et au bien-être des enfants, aux activités et sorties proposées, aux repas, à l’éveil et à l’accompagnement de la sieste. Elles sont référentes des enfants.

  • Une cuisinière/ agente d’entretien qui exerce sous la responsabilité de la responsable technique.

Elle élabore et confectionne les repas des enfants et des adultes présents, en fonction de critères nutritionnels adaptés et en respectant les normes HACCP. Elle est garante du respect des PAI (Projet d’Accueil Individualisé) et assure une partie de l’entretien des locaux, du matériel et du linge.

  • Une psychologue :

Elle est titulaire d’un DE de psychologie et intervient une fois par mois à la crèche. Elle anime des réunions d’analyses de pratique de façon à accompagner les professionnel.le.s qui travaillent auprès des enfants dans la mise en place et le respect du projet pédagogique et surtout pour leur apporter des éclairages afin d’adapter des pratiques individuelles avec les enfants, à partir de leurs observations. Elle soutient et accompagne les familles dans l’apprentissage de leur rôle parental par le biais de rendez-vous à leur demande et par l’animation d’une à deux réunions pédagogiques annuelles avec des thématiques proposées par les parents et à défaut par l’équipe.

  • Le référent “ Santé et Accueil inclusif ”

Notre réfèrent « Santé et Accueil inclusif » est diplômé d’état de Docteur en Médecine.  Il intervient 20 heures par an, dont 4 heures par trimestre, auprès de l’équipe et des parents pour de la formation, lors de la première AG et lors de réunions pédagogiques, et en début d’année pour suivre les vaccinations des enfants à la crèche.

Ses missions sont les suivantes :

1° Informer, sensibiliser et conseiller la direction (RT et RT adjointe) et l’équipe de l’établissement en matière de santé du jeune enfant et d’accueil inclusif des enfants en situation de handicap ou atteints de maladie chronique ;

2° Présenter et expliquer aux professionnels chargés de l’encadrement des enfants les protocoles prévus au II de l’article R. 2324-30;

3° Apporter son concours pour la mise en œuvre des mesures nécessaires à la bonne adaptation, au bien-être, au bon développement des enfants et au respect de leurs besoins dans l’établissement ou le service ;

4° Veiller à la mise en place de toutes mesures nécessaires à l’accueil inclusif des enfants en situation de handicap, vivant avec une affection chronique, ou présentant tout problème de santé nécessitant un traitement ou une attention particulière ;

5° Pour un enfant dont l’état de santé le nécessite, aider et accompagner l’équipe de l’établissement ou du service dans la compréhension et la mise en œuvre d’un projet d’accueil individualisé élaboré par le médecin traitant de l’enfant en accord avec sa famille ;

6° Assurer des actions d’éducation et de promotion de la santé auprès des professionnels, notamment en matière de recommandations nutritionnelles, d’activités physiques, de sommeil, d’exposition aux écrans et de santé environnementale et veiller à ce que les titulaires de l’autorité parentale ou représentants légaux puissent être associés à ces actions ;


7° Contribuer, dans le cadre du dispositif départemental de traitement des informations préoccupantes mentionné à l’article L. 226-3 du code de l’action sociale et des familles, en coordination avec la responsable technique , au repérage des enfants en danger ou en risque de l’être et à l’information de la direction et des professionnels sur les conduites à tenir dans ces situations ;

8° Contribuer, en concertation avec la responsable technique , à l’établissement des protocoles annexés au règlement de fonctionnement prévus au II de l’article R. 2324-30 du présent code, et veiller à leur bonne compréhension par l’équipe ;


9° Procéder, lorsqu’il l’estime nécessaire pour l’exercice de ses missions et avec l’accord des titulaires de l’autorité parentale ou représentants légaux, à son initiative ou à la demande de la responsable technique, à un examen de l’enfant afin d’envisager si nécessaire une orientation médicale ;

10° Délivrer, lorsqu’il est médecin, le certificat médical attestant de l’absence pour l’enfant de toute contre-indication à l’accueil en collectivité prévu au 1° du I de l’article R. 2324-39-1.

      1. Le travail d’équipe

L’équipe travaille ensemble sur un projet commun afin de mettre en place le meilleur accueil pour les enfants. La transmission est un élément nécessaire dans un travail d’équipe. Il est important que chaque professionnel soit au courant de chaque événement concernant l’enfant même si elle n’en a pas été témoin. Les transmissions sont orales mais aussi écrites pour tout ce qui est d’ordre médical afin de s’assurer du bon suivi de l’information. Pour les petits, il est noté sur la porte du dortoir des petits le rythme de sommeil de l’enfant et pour chaque enfant, petits et grands, sur le tableau dans la cuisine les informations importantes et les évènements du jour le concernant. Les professionnels notent aussi dans le cahier médical dans la cuisine les points importants d’ordre médical communiqués par les parents lors de l’accueil du matin et les éventuels actes effectués pendant la journée de crèche par un professionnel.

Les professionnel.le.s peuvent contacter les parents afin de les prévenir d’un événement particulier.

        1. Les réunions d’équipe et la journée pédagogique

Une réunion d’équipe est planifiée tous les mois, un soir, de 18h00 à 20h000, sous la responsabilité de la direction (RT, RT adjoint et responsable pédagogique). Ce sont des moments très importants au sein d’une structure. La responsable technique et son adjoint organisent les points à l’ordre du jour. Ce sont des moments d’écoute entre les professionnel.le.s. Iels peuvent faire part de leurs interrogations, de leurs idées et elles fédèrent le travail d’élaboration du projet éducatif. Cette réunion a également une fonction organisationnelle notamment en ce qui concerne les changements dans le planning (congés, formations etc…)

La structure organise des réunions dans l’année animées par le médecin.

Il y a deux journées pédagogiques dans l’année où l’équipe travaille sur un thème pédagogique. Ces moments contribuent à la formation des salariés.

        1. L’analyse des pratiques professionnelles

L’analyse de la pratique engage l’équipe à travers un travail de réflexion à partir de la présentation par les professionnel.le.s d’une situation qui les met en difficulté ou les questionne. Ces analyses jouent un rôle de prévention par l’échange que la psychologue propose à l’équipe. C’est aussi un espace d’échange important qui permet à l’équipe d’évoluer ensemble dans une dynamique commune et de créer des liens professionnels cohérents.

Elles sont généralement rythmées par l’exposition de situations qui mettent les professionnel.le.s en difficulté ou qui les questionnent. Soutenues par les connaissances et le regard extérieur de la psychologue, les membres de l’équipe partagent leurs vécus, leurs observations, leurs hypothèses d’analyse. Ce travail d’observation et de réflexion permet de prendre du recul, de mettre à distance les sentiments négatifs qui peuvent survenir (impuissance, agacement, découragement, incompréhension…) afin de mieux comprendre la situation réelle dans lequel se trouve(nt) l’enfant et/ou le(s) parent(s), les enjeux et les besoins spécifiques.

Ce partage d’émotions et de vécus éprouvés par les professionnel.le.s nécessite qu’une vraie confiance puisse s’établir entre les membres de l’équipe ainsi que la garantie d’un cadre sécure et rigoureux :

1° Chaque professionnel bénéficie d’un minimum de six heures annuelles dont deux heures par quadrimestre
2° Les séances d’analyse de pratiques professionnelles se déroulent en-dehors de la présence des enfants
3° Les séances d’analyse de pratiques professionnelles sont animées par un professionnel ayant une qualification définie par arrêté du ministre chargé de la famille ;

4° La personne qui anime les séances d’analyse des pratiques professionnelles n’appartient pas à l’équipe d’encadrement des enfants de l’établissement et n’a pas de lien hiérarchique avec ses membres. Elle peut être salariée du gestionnaire ou intervenant extérieur ;

5° Les séances d’analyse de pratiques professionnelles ne peuvent rassembler des groupes de plus de quinze professionnels ;

6° Les participants et l’animateur s’engagent à respecter la confidentialité des échanges.

        1. L’observation

L’observation est un outil majeur dans le travail social. Elle se fait dans les moments de jeu libre. La ou le professionnel.le regarde l’enfant (ou les enfants) et les interactions.

Elle permet à chacun de savoir où en est chaque enfant, tant dans sa relation à l’autre, que dans le développement de son langage, que des périodes sensibles par lesquelles il passe pour lui proposer un matériel plus adapté à ses besoins. A partir de ces observations, un travail d’équipe se met en place pour dégager des réflexions et hypothèses psychanalytiques, psychologiques et pédagogiques. Il s’agit ainsi d’ajuster le positionnement professionnel et d’amener un travail de cohérence.

Nous cherchons à comprendre ce qui se passe, sans a priori. Nous sommes là pour voir comment les interactions entre les enfants ont lieu : à quel moment un des éléments de la dyade suscite le contact, qui met fin à l’interaction, ce qu’elle suscite comme réactions auprès des autres membres présents, quelle est la qualité de l’affect, quelles émotions semblent comprises et de quelle manière y est-il répondu, quels regards sont échangés, quels gestes ponctuent ou contredisent le message, etc. Il faut vraiment être attentif à plusieurs choses à la fois et essayer de ne pas abuser de projections inconscientes. En bref, il faut apprendre à « réellement voir et pas seulement regarder ».

Il s’agit donc d’interpréter des comportements. Un comportement est sous-tendu par des pensées et émotions conscientes et inconscientes. Les gestes ont une signification mais leur compréhension est sujette à caution et il est très important d’être toujours prêt à douter de l’interprétation que nous en donnons. L’observation du jeune enfant nous invite à l’humilité.

C’est par une attitude de participation affective discrète, une écoute attentive et un comportement calme et mesuré que la ou le professionnel.le donnera aux enfants le sentiment qu’ils sont compris et soutenus dans une période cruciale mais parfois difficile de leur vie.

Pour observer attentivement il faut du temps, une certaine distance, qui n’est pas affective mais réflexive, c’est-à dire que les faits observés doivent nous amener à penser. Penser, réfléchir sur le moment où un comportement attire notre regard.

L’observation possède en outre une fonction contenante pour les enfants. En effet, ils sont très sensibles à la présence et à la qualité d’attention des adultes présents à leurs côtés. Une ou un professionnel.le en situation d’observation est, par définition, posé.e dans la pièce (et non dans des mouvements d’allées et venues) et entièrement concentrée sur ce que sont en train de vivre les enfants. Ce qui génère systématiquement de la sécurité pour eux.

        1. L’accueil et les transmissions

Nous proposons un accueil entre 8h30 à 9h45. Pour certains enfants, la séparation peut être difficile ; de ce fait, rejouer sa propre séparation sans cesse au travers d’autres enfants arrivants peut le perturber. L’équipe fait donc le choix de limiter tant que possible dans la journée les arrivées et départs afin de sécuriser les enfants et qu’ils s’approprient leurs espaces de vie.

Les transmissions (hors éléments médicaux ou incidents) se font de manière orale.

        1. Les formations

Différentes formations initiales permettent aux professionnels d’exercer dans le monde de la petite enfance. Ainsi notre équipe est pluridisciplinaire et chaque professionnel.le a ses connaissances propres et complémentaires du reste de l’équipe. Nous avons à cœur de continuer de nous former durant notre vie professionnelle. C’est notamment durant les entretiens annuels que chaque professionnel.le peut proposer un plan de formation en fonction de ses besoins.

® La formation continue des professionnels de la petite enfance

La formation continue des professionnels de la petite enfance est un enjeu fondamental de notre société : en effet, nous savons que dans ce domaine, les découvertes se font tous les jours et l’environnement de l’enfant est crucial pour son développement. C’est pourquoi nous mettons la formation au centre de nos pratiques pour rester cohérentes en équipe, maintenir notre motivation et être actrices de notre carrière professionnelle.

® La journée pédagogique

La journée pédagogique est essentielle au bon fonctionnement de la structure.

Cette journée nous donne l’opportunité de réfléchir sur des pratiques pédagogiques et leurs impacts dans le travail d’équipe. Ses orientations sont à l’image de nos besoins et de nos envies propres. Aucun thème n’est imposé, tout est impulsé par l’équipe. Ainsi un intervenant peut venir nous parler ou nous pouvons la consacrer à actualiser le projet pédagogique. Cette journée est annoncée aux parents d’une année sur l’autre afin de pouvoir anticiper la fermeture et l’impossibilité d’accueillir les enfants. L’occasion de mêler formation et réflexion tout en se ressourçant ensemble.

® L’accueil des stagiaires

Notre appétence pour la formation nous amène naturellement à accueillir régulièrement des stagiaires EJE durant l’année. C’est pour les professionnel.le.s l’occasion de transmettre leurs connaissances et leurs savoirs faire, mais aussi de faire évoluer leurs pratiques et de mener une autre réflexion au travers des questionnements des stagiaires. Ces stages sont encadrés par la responsable technique adjointe sur le temps de présence du stagiaire. Les stagiaires ne sont jamais seuls avec les enfants. Nous ne comptons pas cette personne supplémentaire dans le taux d’encadrement. Ainsi nous donnons sa place au stagiaire à coté de nous, lui laissant toute la place pour observer, questionner, essayer et apprendre.

        1. Remise à jour des connaissances et formations
  • Nous veillons lors de nos réunions d’équipe à tenir informée l’équipe de l’actualisation des données sur la petite enfance
  • Chaque année, en collaboration avec le bureau de l’association (personne en charge de la RH) et la gestionnaire extérieure (chargée de l’administratif du personnel), nous établissons un Plan de formation, regroupant toutes les demandes de formation longues ou courtes, en lien avec les centres de formation (CERPE, ACEPPRIF, Enfance&Musique etc.).
  • ◦L’observation et le questionnement des attitudes de socialisation différenciée des filles et des garçons sont intégrés à la formation des professionnels ;
  • ◦Les professionnel.le.s, dans leur formation, sont sensibilisés.es aux actions de promotion de l’égalité entre les filles et les garçons, à l’implication égale des deux parents, au repérage et au traitement des situations de violences intrafamiliales, aux droits de l’enfant et à l’éveil artistique et culturel ;
  • ◦Les pratiques professionnelles et les contenus des formations s’inspirent du dernier état de la connaissance sur les particularités du développement du jeune enfant et de ses relations avec le monde qui l’entoure, mais aussi sur la parentalité et les évolutions familiales ou sociétales.
  • Les professionnel.le.s doivent connaître leur environnement institutionnel et juridique pour prévenir, détecter, signaler les cas de négligence et de violences faite aux enfants, qu’elles soient familiales ou professionnelles. Leur employeur doit garantir les conditions de recueil de leur parole et de celle des enfants.
  • Entretiens professionnels annuels.
        1. La place des écrans à la crèche

Les professionnel.le.s et les parents veillent à proscrire l’usage des téléphones portables à proximité des enfants, à limiter l’usage de matériaux potentiellement nocifs et polluants et l’émission, dans les pièces d’accueil, d’ondes électromagnétiques dont les effets sont encore mal connus.

        1. Prévention des risques professionnels

S’occuper de jeunes enfants est passionnant, utile mais source de fatigue et de tensions. Les professionnel.le.s s’impliquent dans leur travail avec leur sensibilité et leur corps, ce qui peut les fragiliser et engendrer épuisements et souffrances professionnelles.

La qualité humaine des relations de travail, le type d’organisation, l’aménagement des espaces réservés au personnel, l’ergonomie des équipements contribuent à la prévention des risques professionnels et au bien-être. Il est recommandé, en cas de souffrance au travail, de faire appel à un tiers extérieur hors hiérarchie, pour élucider et dénouer les interactions complexes à l’œuvre entre les professionnels, les jeunes enfants et les familles.

Le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP) est un document obligatoire pour toutes les structures qui s’inscrit dans une démarche continue de prévention.

II. LE PROJET EDUCATIF

    1. Le projet historique des parents fondateur : les valeurs, la place des parents, la co-éducation

La crèche parentale, comme son nom l’indique, est un prolongement de la famille.

Elle est née du désir des parents de continuer à assumer leurs responsabilités éducatives sans en être dépossédés par les institutions.

La transmission par la famille, que l’on pourrait appeler « pédagogie parentale » est un phénomène universel et néanmoins peu reconnu (sinon par les ethnologues et les historiens), bien souvent mal compris, et trop peu défendu. Elle se trouve aujourd’hui de plus en plus concurrencée par la prise en charge croissante des institutions et des spécialistes. De plus, l’érosion des cultures familiales est accélérée par la diffusion massive de produits culturels de consommation (dessins animés, publicités, feuilletons américains, multimédias, etc.…) qui contribuent au nivellement et à la disparition de l’identité culturelle des familles. Il est d’autant plus difficile de défendre la transmission familiale que celle-ci est essentiellement orale, et que cette oralité lui permet justement d’être en perpétuelle mutation : d’être en recherche !

Ce texte vise donc à clarifier le projet éducatif parental de la crèche « QUI ? » sans pour autant le figer, puisqu’une de ses caractéristiques essentielles est justement d’être en perpétuelle recherche. Il s’appuie sur l’expérience des parents fondateurs, des parents présents, des professionnel.le.s de la crèche et sur des articles parus dans la presse.

La pédagogie parentale et les projets éducatifs des institutions

La transmission par la famille est fondamentalement différente des méthodes pédagogiques développées par les institutions (crèches, écoles, facultés, centre de formation…). L’apprentissage « naturel » en milieu familial est un phénomène culturel essentiel, qui permet à toute société, à toute culture de transmettre ses valeurs et ses modalités de fonctionnement de générations en générations, (apprentissage de la langue maternelle, des rites, des coutumes, des techniques, des comportements etc…). Pourtant la transmission par la famille est mal reconnue et se situe souvent en concurrence avec le projet éducatif des institutions, alors que la complémentarité entre ces deux modes de transmission apparaît comme une nécessité.

Comme le rappelle l’historien André Bourguière à l’ouverture du colloque de l’ACEPP « Europe Enfant Phare », la prise en charge de l’enfant par l’état suit une progression constante. En d’autres termes, le parent est de plus en plus déresponsabilisé (parfois même de son propre désir) de l’éducation de son enfant…Alors qu’il est le « premier éducateur de l’enfant » ! (Déclaration des Droits de l’Enfant).

Le mouvement parental va à contre-courant de cette déresponsabilisation et la crèche « QUI ? » témoigne de cet engagement des parents quant à leurs responsabilités éducatives : un engagement des citoyens dans la construction sociale. L’histoire de la crèche « QUI ? » illustre le long processus de dialogue, d’écoute puis de respect mutuel entre l’Etat et l’initiative privée. En effet tout d’abord portée par les mouvements de contestation des années 70, la crèche a su très tôt engager le dialogue et construire des relations de partenaire avec les institutions (Mairie de Paris, P.M.I., C.A.F….) Cela ne l’a pas empêchée de rester fidèle à la recherche militante de ses débuts, et de garder cet esprit fondateur critique, et parfois même frondeur, mais toujours d’une manière constructive. Ainsi la crèche garde cet esprit militant des premières années : il s’agissait d’inventer un mode de vie qui ne soit pas figé par les systèmes ou les valeurs établis ; qui soit fondé sur la raison et non plus sur les rapports de force (non-violence, écologie, émancipation, etc.) et qui reste présent dans la manière même d’être avec les enfants : responsabilisation, accompagnement vers l’autonomie, refus de la coercition et de la violence, recherche du dialogue

Le double projet de transmission de l’identité familiale et de recherche de comportement nouveaux constitue la base du projet éducatif de la crèche, doublement inscrite dans son nom « Quel Univers Inventer ? » et dans ses statuts.

« QUI ? » Enfants et parents citoyens

La crèche parentale est une microsociété où enfants comme adultes doivent vivre ensemble, en apprenant à se connaître, en créant des liens ou en tolérant leurs différences, en s’enrichissant les uns des autres dans une écoute et un respect mutuel. Parce qu’ils confrontent et discutent leurs idées quant à l’éducation de leurs enfants, les parents développent une réelle conscience de leur propre pédagogie, de leurs différences. Ils comprennent, réfléchissent et font évoluer la relation avec leur enfant. Par ailleurs, en s’occupant des autres enfants, les parents apprennent à se détacher du leur, à construire une relation moins fusionnelle ou instinctive : une relation plus équilibrée, plus mûre.

L’une des spécificités de la crèche est l’attitude par rapport à l’appréhension du danger. L’enfant est confronté à une multitude de petits dangers : escaliers, toboggan, mezzanine, cour, sorties, grands et petits mélangés… Cette attitude, loin de refléter un laisser-aller, témoigne au contraire d’une démarche consciente, d’une volonté de rendre l’enfant autonome en lui permettant de se confronter à de petits dangers pour apprendre à les maîtriser et les dépasser.

Bien plus qu’une forme de prévention face aux dangers quotidiens, cette attitude témoigne d’une démarche plus générale, visant à responsabiliser l’enfant (comme l’adulte d’ailleurs) par rapport à l’ensemble de ses comportements.

Chaque année les nouveaux parents se réapproprient cette démarche, dans une lente prise de conscience, qui n’est pas sans difficulté. En effet, au-delà de la crèche, l’association Quel Univers Inventer ? défend l’idée d’une citoyenneté active qui va à l’encontre du processus de déresponsabilisation croissante des citoyens : un univers cloisonné où chacun vit replié sur lui-même, s’en défiant, cherchant à défendre ses propres intérêts et craignant toujours plus la crise économique, le chômage, la guerre, l’altérité…

A la question : « Quel Univers Inventer ? », la réponse du quotidien c’est un lieu où l’on donne à chacun les moyens d’être et de rester libre et responsable au travers de son rapport corporel avec l’espace, de ses relations avec les autres et avec soi-même. Un lieu où enfants et parents sont et resteront citoyens, avec toutes les difficultés que cela comporte. Ce n’est surtout pas un lieu où des spécialistes, où l’institution doit tout prendre en charge !

La crèche « QUI ? » : un espace de liberté

En ouvrant un espace avec très peu de règlements fixes, de hiérarchie, d’obligations écrites, la crèche confronte les nouveaux parents à eux-mêmes. Les familles y arrivent avec leurs idées, leur vécu, leur culture, leurs désirs, leur singularité, et cet espace de liberté parfois déstabilisant les met face à leurs responsabilités : la liberté pour quoi faire ?

Ce grand vide que doivent occuper les initiatives de chacun est parfois une angoisse pour les nouveaux venus. Dans la réalité il peut se passer deux choses : ou une dynamique collective ou, à l’inverse, un conflit plus ou moins prononcé entre différents groupes, différentes pédagogies. C’est le rôle des professionnel.le.s de gérer la dynamique de groupe et de la rendre constructive en aidant chacun à y trouver sa place.

Il faut remarquer que chaque famille vient à la crèche avec une démarche pédagogique et des attentes particulières et singulières. Toute la difficulté est de permettre à chacun de s’intégrer malgré sa différence, ce qui est d’autant plus complexe, que dans la relation parents/enfants se cristallisent les problèmes des adultes. Ainsi les parents arrivent souvent avec des problèmes plus ou moins prononcés dans leurs relations à leurs enfants.

La crèche « QUI ? » est un espace où ils peuvent confronter leurs comportements et leurs idées à celles des autres. Elle suscite un questionnement et une prise de conscience, seule à même de faire évoluer leur démarche pédagogique : leur relation à leur enfant. Faire évoluer les pratiques familiales de chacun par une pratiquer collective est l’intérêt essentiel de toute crèche parentale, où l’on ne travaille pas seulement avec l’enfant, en dehors de son contexte familial, mais où l’on fait évoluer la relation parent enfant dans son intégrité.

Relation entre parents et professionnel.le.s : la complémentarité

L’accumulation des réflexions, des expériences et des réalisations collectives constituent l’identité, la culture de la crèche « QUI ? » Ce patrimoine collectif dans lequel tout nouvel arrivant est censé apporter sa pierre (architecture, décoration, idées nouvelles…) est transmis par le groupe des anciens parents et par les professionnel.le.s qui sont les garants de la continuité de la démarche et du respect des objectifs de la crèche.

Les professionnel.le.s de la crèche parentale ne prétendent pas éduquer le parent ou l’enfant. En effet, ils ou elles ont pour fonction première de permettre à la démarche parentale de se poursuivre et de s’épanouir au quotidien. Ils ou elles accompagnent la famille, la seconde et la pousse dans son questionnement, ils ou elles ne s’occupent pas seulement de l’enfant mais aussi du couple parent/enfant, ce qui permet un travail plus approfondi bien que plus complexe. Ils ou elles doivent animer le groupe en aidant chacun à y trouver sa place, entretenir et susciter le débat, échanger des idées et les défendre, sans imposer son opinion ou ses méthodes de travail. Avec sa propre sensibilité, le ou la permanent.e a pour fonction de lutter (si besoin est) contre toute forme de désengagement, de démotivation des parents.

Les relations entre les professionnel.le.s et les parents posent le problème des relations entre les citoyens et les institutions qui sont censées les représenter et les servir. Il s’agit de trouver un juste équilibre entre les fonctions et les responsabilités de chacun afin que ni les parents ni les professionnel.le.s n’aient un pouvoir excessif qui écrase celui des autres. Ainsi la crèche est un lieu où les parents sont et restent les « premiers éducateurs de l’enfant » mais où les professionnel.le.s doivent également épanouir leurs compétences éducatives. Il s’agit pour les uns et les autres d’être complémentaires et même de s’enrichir mutuellement dans une démarche d’échange créatif.

    1. Favoriser l’autonomie, la libre circulation et le libre choix :

L’équipe pédagogique (parents et professionnel.le.s) souhaite proposer aux enfants accueillis un maximum de possibilités de jeux et leur donner accès à des activités nouvelles en fonction de leur âge et de leurs besoins. Notre projet est axé en grande partie sur l’autonomie de l’enfant. Il est donc essentiel qu’il ait à sa hauteur les jeux qu’il peut utiliser de manière autonome. Nous réservons les jeux nécessitant la présence de l’adulte aux ateliers plus cadrés. Nous pensons que le jeu libre est source de créativité et permet à l’enfant de développer des facultés d’apprentissage.

De la même manière, nous pensons intéressant d’ouvrir les différents espaces de la crèche lorsque l’équipe pédagogique est en nombre suffisant. Ainsi, les enfants peuvent se déplacer en toute liberté dans la crèche. Dans chaque espace, un adulte est présent dans chaque pièce afin de veiller à la sécurité physique des enfants.

Sa place permet à cette personne d’intervenir rapidement en cas de conflit entre enfants. Enfin la présence d’un adulte dans la pièce apporte une sécurité psychique à l’enfant, celui-ci se sent contenu par son regard et sa disponibilité.

Une organisation souple et bien conçue des espaces doit permettre la mise en œuvre d’activités créatives et riches, ainsi que des temps de rêverie et, autant que possible, de jeux, de sorties en extérieur et dans la nature. Les normes relatives aux EAJE doivent être appliquées avec discernement, toujours en vue du bien-être et du bon développement de l’enfant.

Le rôle des adultes est d’accueillir et accompagner l’enfant à travers ses expériences vers une plus grande autonomie, de manière à ce qu’il ait ensuite la capacité de faire des choix, la possibilité d’entreprendre, de réaliser, l’aptitude d’être responsable et de faire seul.

Nous mettons à la disposition de l’enfant du matériel à sa taille, en l’encourageant et en le sécurisant, nous lui permettons d’accéder à une autonomie qui lui donne conscience de ses limites, confiance en lui et qui lui permet de s’adapter à de nouvelles situations, grâce à ses propres compétences.

Les adultes organisent l’environnement (qualité du matériel, aménagement de l’espace…) de telle sorte que l’enfant ne vive pas ses expériences comme des échecs, ils proposent et installent des activités, de préférence suite à une demande de l’enfant, et celui-ci choisit librement selon ses besoins et ses désirs.

Chaque espace a sa ou ses fonctions :

      1. Le hall de la crèche

Cet espace situé près de l’entrée est propice aux jeux moteurs : toboggan, cheval à bascule, petits parcours moteurs, jeux de ballons. Il dispose également d’un coin histoire avec des livres et un poste cd, un matelas et des coussins ; des jeux de constructions, une malle à déguisement, un meuble de cuisine et une dinette, 2 garages et des petites voitures.  Ce lieu peut être utilisé pendant les temps d’arrivées et de départs des parents pour permettre l’accueil des grands et après le repas de midi, mais aussi pendant tout le reste de la journée, à la demande des enfants. Il y a très souvent au moins un adulte dans cette pièce.

      1. Le grand dortoir

Le grand dortoir est un espace d’accueil et d’activité pour les petits le matin de 8h30 à 11h.

Les parents et les professionnel.le.s disposent tapis, jeux d’éveil et/ou parcours de motricité en fonction des âges, des envies et des besoins des enfants.

Lorsque cet espace est ouvert aux grands, de 11h à midi ou après le goûter, le grand dortoir est un lieu propice pour les jeux de construction/encastrement : Les gros legos, les kapplas, les rails et train, les cubes en bois. On y trouve aussi beaucoup de livres et des poupées.

L’espace du grand dortoir permet aussi de faire de la danse accompagnée de musique, des parcours moteurs ainsi que des jeux de ballons. Une activité danse avec un intervenant extérieur y a lieu certains mardi après-midi.

C’est aussi une pièce dédiée à l’éveil musical avec la présence de très nombreux instruments dans le placard et dans des caisses, installées à la demande des enfants ou sur proposition d’un adulte, toujours sous sa surveillance.

      1. La partie de la crèche située après la cuisine
        1. L’espace peinture/jeux d’eau

Cette salle est dédiée à l’utilisation de la peinture. C’est un espace de créativité et d’expression artistique sans autre attente que le plaisir pour l’enfant. Cela lui permet d’exprimer ses émotions et ses frustrations dans sa production (fonction cathartique).

Cet espace permet également de faire des jeux d’eau. La vasque peut être utilisée pour faire du transvasement avec l’eau. Une grande caisse pleine de bateaux, poissons, filets, arrosoirs, pichets, tasses et gobelets, des serviettes au sol et l’enfant n’a plus qu’à élaborer.

        1. L’espace jeux symboliques (à côté du bureau)

Cet espace est utilisé pour marquer un temps de rassemblement, appelé « petite réunion » pour les grands chaque matin à 10h00. Il s’agit d’un lieu où l’on prend le temps de se dire « Bonjour » les uns et les autres, d’écouter les émotions, les humeurs de chacun, de parler des parents, des absents, des professionnel.le.s qui arrivent dans la journée. Les enfants apprennent dans cet espace à écouter les autres, à s’énoncer en prenant la parole et ainsi sa place dans le groupe. C’est un temps collectif avec la reconnaissance de la singularité de l’enfant et de sa place.

C’est aussi un moment ritualisé par des chansons permettant de réaliser un éveil corporel et de se dire bonjour ainsi qu’à tout l’entourage familier de l’enfant dont on rappelle les prénoms, et ritualisé par des histoires ou des diapos, à la demande des enfants.

Il est préférable de ne pas interrompre la « petite réunion » par une séparation, car à ce moment aucune professionnel.le n’est disponible pour accueillir un enfant. Cela supposerait de quitter le groupe d’enfants qui ne serait plus contenu et tranquille. Il est préférable d’attendre qu’un adulte se libère.

A l’issue de la réunion, les grands peuvent prendre une collation à base de de pomme fraîche (qui est aussi proposée vers 10h aux petits dans le grand dortoir). Les adultes auprès des grands se partagent le groupe en fonction des envies et des propositions de chacun (adultes et enfants) et se séparent dans les différents lieux possibles d’activité ou partent en sortie à l’extérieur.

Cet espace permet aussi aux enfants après la réunion de faire des jeux d’imitation (déguisements, dînette, poupées, voitures etc… où l’enfant peut seul ou avec d’autres imiter l’adulte et revivre des situations rencontrées dans sa vie quotidienne), des jeux autour d’une table (toupies, tampons, marionnettes à doigts etc…) et pour les petits après leur repas de midi, des jeux au sol (sable magique, graines etc…).

        1. Partie droite de la mezzanine

C’est un espace avec une table et des bancs amovibles.

On y trouve tout un ensemble d’accessoires permettant d’exercer sa motricité fine :

  • Pots de feutres
  • Pots de crayons de couleurs
  • Gommettes
  • Boîtes d’ustensiles, planches et rouleaux pour pâte à modeler
  • Pots de pâte à modeler
  • Ardoises et craies
  • Coloredos
  • Caisses de Duplo
  • Puzzles
  • Ciseaux, perforeuses et colles (vers la fin de l’année)
  • Tableaux magnétiques et magnets

Les enfants sont accompagnés vers ce matériel, qui évolue au fur et à mesure de l’année et des capacités des enfants.

Il ne s’agit pas d’apprentissage scolaire ni de les surstimuler. Il s’agit d’un espace où l’enfant est libre dans ses créations, sans attente de la part de l’adulte. L’adulte n’agit pas à la place de l’enfant. L’adulte garantit à l’enfant sa zone de travail individuelle. Cependant, un enfant peut partager son activité s’il est d’accord.

Cet espace peut être utilisé à tout moment de la journée mais plus particulièrement le matin après la réunion ou l’après-midi après le goûter.

        1. Partie gauche de la mezzanine

C’est un espace cocooning avec beaucoup de coussins et un grand tapis, pour lire et écouter des histoires ou jouer aux marionnettes.

      1. La cour

La crèche « QUI ? » dispose d’une grande cour avec un bac à sable, 2 structures de jeux avec toboggan et une cabane aménagée pour les enfants. Une cabane de jardin dont l’accès est interdit aux enfants, permet de ranger ballons sauteurs, jeux à bascule, poussettes, vélos et trottinettes.

En été des toiles sont tendues pour protéger du soleil et le bac à sable est transformé en pataugeoire, toujours sous la surveillance d’adultes.

Le sol de la cour peut accueillir les dessins des enfants et adultes à la craie et des activités bulles peuvent également y être proposées.

Quand il fait bon, on sort des tapis et des livres et on raconte des histoires en plein air. Parfois, les repas sont également pris à l’extérieur.

Quelques plantations sont observées et entretenues par les enfants et les adultes de la crèche. Les escargots, bien présents dans cette cour, sont également l’objet d’une très grande attention.

Dès que le temps le permet la porte de la cour reste ouverte en permanence avec un ou plusieurs adultes qui se relaient dans cet espace et les enfants qui entrent et sortent librement.

C. Favoriser l’épanouissement et l’éveil du jeune enfant

Notre pédagogie se base sur le fait que l’enfant a en lui des potentiels qui ne demandent qu’à s’exprimer et à se développer pour peu qu’on le laisse agir seul, et qu’on l’accompagne de manière positive.

      1. Favoriser l’éveil du jeune enfant

C’est lui permettre de trouver progressivement sa place dans un groupe et ainsi de bénéficier des activités diverses proposées par l’ensemble de l’équipe pédagogique.

S’éveiller, au sens propre, c’est sortir du sommeil, de l’engourdissement. C’est sensibiliser le jeune enfant par l’intermédiaire d’activités adaptées à son rythme à son âge à ses capacités à une ouverture vers le monde extérieur.

L’éveil permet de développer le goût de l’observation, et la curiosité intellectuelle. S’éveiller permet de grandir, de s’ouvrir au monde et par conséquent de se socialiser.

      1. La Libre circulation des enfants

L’équipe pédagogique souhaite proposer aux enfants accueillis un maximum de possibilités de jeux et leur donner accès à des activités nouvelles en fonction de leur âge et de leurs besoins. Cependant, notre projet est axé en grande partie sur l’autonomie de l’enfant, dans ses choix quels qu’ils soient. Il est donc essentiel qu’il ait à sa hauteur les jeux qu’il peut utiliser de manière autonome. Nous pensons que le jeu libre est source de créativité et permet à l’enfant de développer des facultés d’apprentissage par ailleurs.

De la même manière, nous pensons intéressant d’ouvrir les différents espaces de la crèche lorsque l’équipe est en nombre suffisant. Ainsi, les enfants peuvent se déplacer en toute liberté. Dans chaque espace, un adulte est présent afin de veiller à la sécurité physique des enfants.

Sa place permet à l’adulte d’intervenir si besoin en cas de conflit entre enfants. Enfin la présence de cette personne dans la pièce apporte une sécurité psychique à l’enfant, celui-ci se sent contenu par son regard et sa disponibilité.

      1. La socialisation

Elle désigne les processus par lesquels les individus s’approprient les normes, valeurs, et rôles qui régissent le fonctionnement de la vie en société. Elle a deux fonctions essentielles : favoriser l’adaptation de chaque individu à la vie sociale et maintenir un certain degré de cohésion entre les membres de la société.

Au travers du processus de socialisation, l’enfant doit s’adapter à la société dans laquelle il évolue, et qui est composée d’autant de différences que d’individus. Nous veillons notamment à ce que les enfants fassent l’expérience d’un accueil mixte et d’une réelle égalité filles/garçons. Les jouets sont non genrés (poupée, voiture, déguisement etc.), et nous luttons contre les habitudes et les stéréotypes avec lesquels nous avons nous-mêmes été élevées de manière à ce que les enfants soient accompagnés, consolés, sollicités, encouragés de la même façon quel que soit leur genre.

De plus l’éveil de l’enfant ne peut se faire que dans un contexte suffisamment sécurisant et adapté à toutes ses potentialités.

      1. L’épanouissement

Cela permet au jeune enfant de se développer dans toutes ses potentialités, de s’ouvrir largement sur le monde extérieur.

L’épanouissement conditionne la santé psychique, intellectuelle et physiologique du jeune enfant.

Lorsque nous évoquons la notion de bien-être, c’est la question de l’être qui est nécessairement mise en avant : l’être dans toute sa singularité (ses prises de conscience, ses possibilités d’exprimer ses désirs et ses choix…)

Il est donc important de pouvoir réfléchir, d’aménager et encadrer des espaces sécurisés où l’enfant fait ses expériences de jeux, d’imitations, d’apprentissages en se sentant toujours et avant tout un enfant.

Le rôle de l’adulte est de faire découvrir à l’enfant qu’il est une personne à part entière, qu’il peut accomplir des expériences par lui-même, qu’il est capable de faire des choix et de les exprimer sereinement.

L’accompagnement par la verbalisation permet à l’enfant de prendre conscience qu’il est « capable de ». Tous les moments de la journée permettent aux enfants cet apprentissage de l’être et de l’action, de se sentir acteur de leur propre existence et d’accéder à leur propre autonomie.

Les activités contribuent à l’éveil des enfants en favorisant leur développement cognitif, artistique et moteur.

Elles sont proposées sous différentes formes : jeux et activités éducatives, ateliers, sorties à l’extérieur.

      1. L’ouverture à l’art et à la culture

Le jeune enfant naît dépendant mais pas impuissant. Il a des capacités d’imitation, d’empathie et de communication, est armé de ses cinq sens et mû par une vitalité découvreuse, qui en font d’emblée un partenaire de relation, de langage et d’observation.

Les modes d’accueil se fondent sur ces aptitudes pour aider l’enfant à élargir sa palette affective, culturelle, sociale et intellectuelle. Ils offrent aux enfants des relations et un environnement riche, mais sans « sur- stimulation » d’une sphère au détriment d’une autre.

L’art, la culture et les échanges interculturels permettent à l’enfant de construire sa place dans un monde qu’il découvre.

Dès le premier âge, les petites filles et les petits garçons sont d’emblée attirés par le visage humain, la musique, la danse, le mouvement, les images, les livres. L’art et la culture permettent à l’enfant de construire sa sensibilité, sa liberté intérieure, son expression personnelle et son rapport au monde. Les modes d’accueil réaffirment le droit du jeune enfant d’accéder au patrimoine culturel, à la création et à l’expérience artistique, qui contribuent et contribueront au libre et plein développement de son identité. La rencontre avec des œuvres et des artistes, la pratique vivante des activités culturelles, la découverte du livre, des instruments de musique et d’arts plastiques, l’émotion esthétique, doivent faire partie du quotidien des enfants accueillis. Les modes d’accueil doivent s’ouvrir à la présence d’artistes, aux apports des talents des familles, aux opportunités locales, aussi bien dans l’organisation de l’accueil au quotidien que lors de moments exceptionnels ou festifs. Les approches culturelles et artistiques, la recherche d’un cadre esthétique, doivent être intégrées à la formation des professionnels.le.s. L’ouverture au monde passe également par la rencontre avec des langages, des gestes, des mots et des chansons d’autres cultures, qui élargissent l’horizon d’expériences sensorielles du jeune enfant, et l’initient à la richesse de la diversité humaine.

La crèche « QUI ? », du fait de sa grande richesse humaine (parents artistes et musiciens, prof de danse, professionnel.le.s pratiquant le chant et/ou la guitare, professionnel.le.s cultivées et ouvertes à toutes les formes d’art…) permet à l’enfant d’approcher toutes ces formes artistiques et de nourrir sa créativité et son intériorité.

Un partenariat avec la bibliothèque toute proche permet également aux enfants d’enrichir leur univers littéraire.

Le cadre de la crèche « QUI ? » est assez atypique pour ce type de structure. Les murs sont peints ou décorés par des parents et certaines structures motrices ou espaces de jeux ont été conçus et réalisés par des parents ingénieux et créatifs. Il s’agit d’images et de dispositifs sur-mesure, uniques, qui s’adressent aux enfants avec tout le plaisir et le désir qui ont soutenu leur mise en œuvre. Nous estimons que le fait, pour les enfants, d’évoluer dans cet environnement original est une vraie richesse.

      1. Les sorties extérieures

La nature joue un rôle essentiel pour l’épanouissement des enfants.

Le jeune enfant prend connaissance du monde par sa sensibilité, où sont liés le corporel, le cognitif, l’affectif, l’émotionnel et le social. Être au contact de la nature, c’est apprendre à la connaître, à l’aimer et à la respecter. Les espaces naturels constituent d’excellents outils pédagogiques. Ils offrent de multiples sources de jeux, de découvertes et d’apprentissage en invitant les enfants à manipuler, partager, tâtonner et explorer. La sensibilisation des enfants à la richesse et à la beauté de leur environnement naturel commence très tôt. Le contact avec les minéraux, les végétaux et les animaux est indispensable à leur épanouissement. Accompagner leur exploration et leur observation, leurs sensations des phénomènes naturels, des rythmes et des saisons, les aide à construire leur conscience du temps, de l’espace, et du vivant dans sa globalité.

La crèche « QUI ? » dispose d’un espace extérieur, où nous avons pu aménager un jardin des senteurs en pot et au printemps, nous y faisons l’élevage des escargots. Nous organisons également des sorties extérieures, avec notre poussette 6 places, aux parcs et squares de proximité : butte du chapeau rouge, buttes Chaumont, télégraphe, place des fêtes, mais aussi au jardin partagé Hérold avec lequel nous avons un partenariat au printemps, et à La Villette où nous nous rendons en tram : jardin des dunes et des vents, poney-club et aquarium.

      1. L’épanouissement des enfants passe par celui des adultes

L’enfant procède par imitation des adultes et cela vaut aussi pour ce qui concerne ses facultés sociales. Du fait de son autonomie affective encore très relative, sa capacité à se sentir bien parmi les autres est largement influencée par celle de son ou ses parents. Le fait que des parents se sentent comme chez eux à la crèche, soient contents de retrouver les uns et les autres, quotidiennement ou à l’occasion de moments festifs, offre une possibilité incroyable à l’enfant de donner un sens profond aux journées qu’il passe à la crèche. C’est pourquoi le soin apporté à la convivialité entre adultes est si importante pour nous et se trouve au cœur de notre projet.

CHARTE NATIONALE POUR L’ACCUEIL DU JEUNE ENFANT

DIX GRANDS PRINCIPES POUR GRANDIR EN TOUTE CONFIANCE

  1. Pour grandir sereinement, j’ai besoin que l’on m’accueille quelle que soit ma situation ou celle de ma famille.
  2. J’avance à mon propre rythme et je développe toutes mes facultés en même temps : pour moi, tout est langage, corps, jeu, expérience. J’ai besoin que l’on me parle, de temps et d’espace pour jouer librement et exercer mes multiples capacités.
  3. Je suis sensible à mon entourage proche et au monde qui s’offre à moi. Je me sens bien accueilli.e quand ma famille est bien accueillie, car mes parents constituent mon point d’origine et mon port d’attache.
  4. Pour me sentir bien et avoir confiance en moi, j’ai besoin de professionnel.le.s qui encouragent avec bienveillance mon désir d’apprendre, de me socialiser et de découvrir.
  5. Je développe ma créativité et j’éveille mes sens grâce aux expériences artistiques et culturelles. Je m’ouvre au monde par la richesse des échanges interculturels.
  6. Le contact réel avec la nature est essentiel à mon développement.
  7. Fille ou garçon, j’ai besoin que l’on me valorise pour mes qualités personnelles, en dehors de tout stéréotype. Il en va de même pour les professionnel.le.s qui m’accompagnent. C’est aussi grâce à ces femmes et à ces hommes que je construis mon identité.
  8. J’ai besoin d’évoluer dans un environnement beau, sain et propice à mon éveil.
  9. Pour que je sois bien traité.e, il est nécessaire que les adultes qui m’entourent soient bien traités. Travailler auprès des tout-petits nécessite des temps pour réfléchir, se documenter et échanger entre collègues et avec d’autres intervenants.
  10. J’ai besoin que les personnes qui prennent soin de moi soient bien formées et s’intéressent aux spécificités de mon très jeune âge et de ma situation d’enfant qui leur est confié par mon ou mes parents.

D. Favoriser la prise en compte des besoins au travers une prise en charge individualisée

      1. La référence

La relation avec une ou des référentes, constitue un temps et un espace où une ou plusieurs professionnel.le.s de la crèche, du fait de leurs compétences et de leur désignation de référent éducatif par l’institution, accompagne un enfant à passer du vivre à l’exister. Étayer ce passage de maturation, tant physique que psychologique, empreinte les voies de la confiance, de la valorisation, de l’estime de soi et de l’accès à l’autonomie. Dans ce contexte, l’instauration d’une relation personnalisée fait entrer peu ou prou la ou le professionnel.le dans une logique de suppléance parentale : elle ou il exerce en effet un rôle d’écoute, d’observation et de guidance, et assure la continuité et la cohérence de la vie de l’enfant sur les temps d’accueil. Elle ou il reste l’interlocutrice privilégiée de l’enfant, observant son évolution au sein de la structure dans le respect du projet pédagogique et relatant ce qui importe à la famille et aux partenaires.

Du côté de la ou le professionnel.le, des liens empreints d’empathie, de compréhension et de proximité vont se développer. Du côté de l’enfant, s’en remettre à une ou un adulte-ressource, c’est pouvoir compter sur elle ou lui, se placer sous sa protection et essayer d’obtenir satisfaction à partir de la relation privilégiée qu’il a établie avec elle. La référente doit bien entendu être consciente de ce dont elle ou il est porteur.se, de ce qui relève de l’inconscient dans ce qui se joue entre les uns et les autres, afin de ne pas s’enfermer dans une relation duelle fusionnelle. Conscient.e du risque de transfert d’affects et en l’acceptant, la ou le professionnel.le doit savoir prendre de la distance, tenir compte de la médiation exercée par son équipe et analyser sa pratique afin d’interpréter ses ressentis dans une dynamique.    

Cette référence est mise en place à l’arrivée de la famille. Elle est maintenue tant que les professionnel.le.s estiment qu’elle fait du bien à l’enfant. Elle reste souple et est levée dès que l’enfant exprime le désir d’aller vers d’autres rencontres.

      1. Le Respect de l’enfant

La sécurité physique et psychique sont les socles permettant de favoriser l’estime de soi et la confiance en soi chez l’enfant. Selon Maria Montessori « l’enfant d’aujourd’hui est l’adulte de demain ».  Plus l’enfant aura été́ valorisé, soutenu, estimé, plus il sera un adulte équilibré, heureux et bien inscrit dans la vie sociale.

Cela se travaille dès la prime enfance. C’est pourquoi, nous respectons l’enfant en tant qu’individu capable de faire ses propres choix.

      1. Respect du corps

L’équipe ne touche pas l’enfant ni ne le porte sans lui demander son accord, et sans l’en prévenir « tu veux bien que je te prenne dans mes bras pour aller manger ?», En fonction de ses capacités motrices, une ou un professionnel.le peut lui tendre la main et lui proposer de l’accompagner.

Respect du corps de l’autre enfant : La crèche parentale « QUI ? » est un lieu de découverte. L’Autre peut faire partie de cette découverte. Cependant, le corps de l’autre n’est pas un espace de jeu. Il s’agit d’un espace personnel ; il peut choisir d’être touché ou non (brosser les cheveux d’un autre enfant sans son accord, tirer sur les vêtements d’un autre…). L’équipe veille à̀ ce que cela ne se produise pas sans l’accord des enfants concernés.

De même, les temps de change ne se font pas en présence d’adultes inconnus. Il s’agit de préserver l’intimité du corps de chacun.

      1. Respect de la personnalité de l’enfant

Nous ne cherchons pas à façonner l’enfant pour qu’il soit conforme au « bon enfant » mais plutôt nous lui laissons la possibilité d’apprendre à se connaitre et à développer sa propre personnalité. Pour cela, nous lui donnons accès à des outils et à des moyens d’expression de soi pour qu’il puisse être acteur de sa créativité.

De plus, sa confiance se construit progressivement tout au long de son enfance et avec l’estime de soi.  Plus les professionnel.le.s vont mettre de mots sur ses capacités, l’encourager, lui laisser la possibilité d’aller au bout de ce qu’il entreprend, plus il sera conforté dans ces acquisitions et confiant à l’égard du monde qui l’entoure.

Se côtoyer : l’apprentissage des règles de vie en collectivité

Limites, règles et interdits :

Nous avons mis en place 3 grands interdits :

  • Interdit de se faire mal
  • Interdit de faire mal aux autres : enfants comme adultes
  • Interdit de casser la crèche

Nous utilisons beaucoup la parole pour rappeler les règles, limites et interdits. Il s’agit de répéter et non d’imposer une position de force car c’est dans la répétition que l’enfant comprendra et intégrera les règles régies par le microcosme qu’est la crèche.

Lorsque c’est interdit, nous le disons ainsi : « il est interdit de mordre ». Ils sont mis en place pour veiller à sa sécurité et celle des autres et donc cela ne se discute pas.

En revanche, pour les limites, nous dirons plutôt : « ici il est préférable de ne pas monter sur la table, parce que … », « Tu pourrais plutôt faire… »

Enfin pour une règle, nous dirons « tu te rappelles, ici, nous faisons comme ça… ». Les règles sont nécessaires et importantes pour pouvoir vivre en société. Cependant, trop de règles risquerait de « noyer » l’enfant et de créer de la confusion.

Il est essentiel que l’ensemble de l’équipe reste cohérente face aux interdits, limites et règles. En effet, quel que soit l’adulte, le cadre ne doit pas changer.

Chaque membre de l’équipe a sa propre manière de s’exprimer et de s’adresser à l’enfant. En revanche et dans un souci de cohérence éducative, le cadre sera énoncé à peu près de la même manière par tous.tes les professionnel.le.s. L’enfant aura toujours la « même réponse » face à des actions inappropriées.

Nous laissons à l’enfant la possibilité de négocier (sauf en cas de limite ou de mise en danger). Nous lui permettons d’exprimer son désaccord, son mécontentement ou son avis pour le mener par lui-même au respect du cadre. L’enfant a besoin de l’accompagnement stable et sécurisant de l’adulte qui joue son rôle d’appui et de soutien des règles.

L’enfant, quel que soit son âge, a besoin pour s’épanouir, de trouver un cadre sécurisant. Ce dernier est impulsé par les limites établies et par les différents repères proposés par la structure.  En effet, l’enfant appelé à devenir un individu inscrit dans un système, doit apprendre à respecter certaines règles pour intégrer « le vivre ensemble ».

Dans la crèche, les règles permettent de créer un environnement sécurisant. Elles donnent des repères aux enfants et assurent une certaine stabilité, fiabilité et continuité, pour leur permettre de se situer. Elaborées par l’équipe, les règles doivent être adoptées par tous, ainsi les enfants sont rassurés dans un cadre qui ne change pas en fonction des personnes accueillantes. Ces règles peuvent être source de frustration pour les enfants, elles nécessitent donc de l’adulte un accompagnement soutenu dans leur appropriation. Les professionnel.le.s sont des références et repères physiques et affectifs sur le lieu d’accueil parce qu’elles ou ils sont les garants de l’accompagnement du développement de l’enfant et des règles et des limites du fonctionnement et de l’organisation de la crèche.

      1. Les repas
  • Le déroulement du repas :

Le moment du repas est un moment de partage, où il y a des échanges entre enfants et adultes. C’est pourquoi nous faisons le choix de manger avec les enfants, à raison d’une table d’enfant par référente. Nous avons voulu du matériel en verre sécurisé afin de proposer du vrai matériel aux enfants, du matériel qui casse dont il faut prendre soin mais aussi pour les protéger de la toxicité du plastique.

Les menus du jour sont affichés sur le petit tableau weleda dans la cuisine.

Durant le repas, l’enfant est invité à manger de tout et il se sert lui-même selon ses capacités. Par exemple, pour le groupe des moyens-grands (à partir de 17-18 mois) en début d’année, l’adulte sert les plus jeunes. Plus tard, l’enfant est aidé et, en fin d’année, il se sert par lui-même. Ainsi l’entrée et le plat sont disposés dans des récipients adaptés et avec des couverts adaptés pour que l’enfant puisse se servir sans trop de difficulté. Un bac à bavoirs et à gants usagés est posé au sol, l’objectif étant de permettre à l’enfant lui-même d’y déposer à la fin du repas son bavoir et gant.

Le moment du repas est un moment propice à l’échange sur le déroulement de la matinée, sur ce que la cuisinière a préparé. On annonce à l’enfant le menu, ce qu’il va manger et ce que le plat contient, les légumes, les fruits etc… Les enfants peuvent échanger avec leur voisin de table : il se crée une autre forme de relation dans ce groupe plus restreint, plus intime, à condition que l’adulte soit disponible à l’échange.

  • Chez les petits :

Le repas se déroule au premier service à 11h dans la cuisine, pour les petits qui ne dorment pas. En début d’année, le plus jeune bébé peut avoir 6 mois. Le repas se déroule alors dans un transat ou dans les bras.

Au cours de l’année, lorsqu’il se tient seul (de lui-même) en position assise, et que ses deux pieds touchent le sol, il devient capable de manger à table avec une chaise à sa hauteur. Le jeune enfant est accompagné par la référente qui se tient près de lui pour lui donner le repas. L’assiette est devant lui et il peut avoir une cuillère à la main pour participer à son repas dans les premiers temps. Au fur et à mesure de l’année, le jeune enfant est accompagné pour manger à la cuillère.

Les parents sont invités à introduire à la maison les nouveaux aliments (poisson, œuf, fruits exotiques) et nous n’ajoutons aucun aliment à leurs repas habituels tant que les parents ne nous transmettent pas où en est leur enfant.

  • Chez les grands :

– Avant de commencer le repas, les professionnel.le.s proposent un temps de change, et le lavage des mains.

– L’espace repas est composés de 3 tables, dont les places sont définies en début d’année avec leur référente ou leur « référente relai » ou un parent. Chaque enfant a sa propre place. C’est une façon de garantir à l’enfant que, dans ce lieu collectif, il y a toujours une place qui est la sienne.

– Le groupe des grands mange vers 12h, au deuxième service. Les enfants mettent seuls leur bavoir, se servent seuls dans l’ordre entrée-plat-dessert et se débarbouillent seuls avec leur gant devant un miroir ou non dès qu’ils en ont la possibilité.

      1. Le temps de sieste

S’endormir, c’est pour l’enfant accepter de quitter un temps le monde qui l’entoure, cela nécessite d’être suffisamment en confiance pour s’autoriser à le faire. C’est pourquoi chaque enfant a son propre lit avec son prénom sur son lit. Le lit de l’enfant est toujours à la même place dans le dortoir.

Il s’agit de dire à l’enfant qu’il a son propre espace personnel dans ce lieu collectif afin de lui offrir un espace serein durant le temps de la sieste.

Un enfant qui ne veut pas aller se reposer a ses raisons, c’est à nous, équipe, de tenter de l’aider à s’autoriser à dormir. Il est certain que nous ne forçons pas un enfant à aller dans son lit s’il ne se sent pas prêt ou s’il n’a pas envie. Nous leur permettons juste d’avoir un temps de repos, de calme et d’apaisement.

Les professionnel.le.s sont présents.es dans les dortoirs respectifs tout le temps du repos des enfants afin d’assurer leur surveillance.

Les enfants ne sont pas réveillés à la crèche. L’équipe pense que si un enfant dort, c’est qu’il est fatigué et ce repos lui est profitable et bénéfique.

Le sommeil est un besoin fondamental au même titre que le besoin de manger ou de boire.  Si sa durée diminue, il risque, quel que soit l’âge des enfants, de perturber l’équilibre physiologique et psychologique ainsi que de désynchroniser son activité rythmique.

      1. Dans l’intimité du change

Avant de proposer à l’enfant de le changer, l’équipe prend bien soin de vérifier qu’il n’est pas concentré sur un jeu afin de ne pas le couper dans ce qu’il entreprend et ce qu’il construit au moment où il joue. Il est important que l’enfant qui a commencé un jeu, le termine de son propre chef. Le contraindre à suivre l’adulte est synonyme d’entrave et serait équivalent à une autorité non-aidante pour lui. Le change est un moment privilégié entre l’enfant et la ou le professionnel.le qui l’accompagne. Les soins prodigués à l’enfant ont été regroupés sous le terme de « holding » par D.W. Winnicott. Le « Moi » de l’enfant se construit aussi à partir d’expériences corporelles. Les soins faits au corps et leur répétition vont l’amener à se sentir « lui, dans son corps ».  C’est un moment d’échange et de partage entre l’adulte et l’enfant, dont ce dernier doit être acteur en y participant selon ses possibilités. L’enfant doit être prévenu des gestes qui lui sont prodigués et ses interventions, ses demandes, ses réponses  doivent faire l’objet d’une grande attention.

Par exemple : « Je fais couler l’eau pour mouiller le coton, tu peux lever les jambes pour que je te nettoie les fesses ? Le coton est mouillé mais l’eau est tiède », puis la ou le professionnel.le lave la zone du corps nommé.

Les gestes accompagnés de la parole de l’adulte permettent à l’enfant de comprendre ce qui se passe pour son corps afin de le rendre acteur et décisionnaire de ce temps de change. Ainsi, l’adulte accompagne progressivement l’enfant à faire son change par lui-même : se déshabiller seul, ranger ses vêtements dans sa bannette qui est à sa portée, s’installer seul aux toilettes ou monter seul sur la table de change via l’escalier, se laver seul avec un gant mouillé et savonné au préalable par l’adulte, etc. Des couches culottes sont à disposition dans le dernier tiroir pour faciliter et permettre à l’enfant qui est en cours d’acquisition de la continence d’en prendre une et de la mettre lui-même

Après le repas, l’enfant est invité à se rendre dans l’espace change pour qu’il se prépare à se reposer : dormir ou juste s’allonger durant un temps. Dans l’espace change, un meuble dispose de plusieurs casiers avec le prénom et/ou la photo de l’enfant, disposés au même endroit toute l’année. L’enfant peut ainsi y déposer ses vêtements car il connaît son emplacement exact. Ils sont à la portée des enfants pour qu’ils puissent y déposer leur habit par eux-mêmes.

Dès que l’enfant est prêt à être changé à son réveil, il est accompagné dans la salle de change pour se faire une toilette et se rhabiller. En fonction de son autonomie, l’équipe l’aide ou lui montre comment s’habiller. Pour faciliter l’autonomie de l’enfant, il est demandé aux parents de veiller à ne pas mettre à l’enfant des vêtements difficiles à enfiler (slim, petits boutons, chemise, afin que ce ne soit pas une entrave à son développement et à sa mobilité).

      1. La vie de groupe

Nous pouvons définir la socialisation comme étant le fait d’apprendre à vivre en groupe, à évoluer avec des codes (langagiers, habitus, choix culturels et d’éducation, etc), des règles, des limites et des interdits qui caractérisent la vie sociale.

        1. La socialisation

L’enfant ne prend conscience de l’Autre qu’après avoir eu conscience de lui-même, de ce qu’il est. Ensuite adviennent des moments où l’enfant joue à côté d’un autre tout en restant dans son propre jeu individuel. Vers 2 ans 1/2, 3 ans, l’Autre se met à représenter un réel intérêt pour l’enfant qui peut l’imiter et créer un jeu avec lui, lors de séquences de courte durée d’abord qui vont s’allonger par la suite.

La majeure partie du temps passé à la crèche est consacrée à la vie sociale. L’enfant y apprend à trouver sa place dans un groupe, à respecter les codes sociaux, les limites, l’empathie, à attendre son tour, se faire respecter des autres et dire « je ne suis pas d’accord ».

La crèche est une scène de théâtre où se jouent et se rejouent chaque jour les enjeux de la vie en collectivité.

L’enfant y apprend que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres. Il découvre l’altérité.

        1. L’agressivité chez l’enfant

L’agressivité est plus ou moins fréquente en crèche. Elle fait partie des étapes de construction de l’enfant.

L’enfant de la crèche n’a pas encore la conscience de l’Autre, de sa propre limite et de celle de l’Autre. Il y a chez lui de l’émotion, de l’énergie active, des sentiments de frustration, un besoin de découverte qui peuvent générer un comportement agressif. Il n’y a pas de « bon » ou de « mauvais » enfant. Mais des manifestions d’agressivité qui s’expriment de différentes manières (morsures, coups, cris, griffures…).

Il s’agit pour nous de les accompagner dans la compréhension de leurs ressentis et de ce qui les animent.

Lorsqu’il y a un agresseur et un agressé, l’équipe essaie tant que faire se peut, de prendre soin des deux… Toujours dans un accompagnement de paroles et de contenance par les bras.  Un enfant qui s’attaque à un autre ne fait pas quelque chose de mal au sens moral du terme. Une pulsion inattendue et incontrôlable le déborde et sort. Nous, adultes, devons lui montrer qu’il peut s’en libérer autrement sans faire mal à l’autre. En nommant ce qu’il peut ressentir, en l’incitant à faire un jeu, en disant « je veux » ou « je ne suis pas d’accord ».

L’agressivité dans un groupe d’enfant est un bon indicateur également de désordre institutionnel : trop de mouvements de ces « adultes-phares », beaucoup d’enfants pour peu d’adultes (taux d’encadrement faible), quand l’enfant n’est plus au cœur du travail en équipe et au centre des attentions (trop d’échanges entre professionnel.le.s) ou quand les adultes sont traversés par des difficultés personnelles.

Nous attirons l’attention des familles sur le fait qu’à la crèche nous ne punissons pas les enfants. Il nous semble essentiel d’expliquer à l’enfant pourquoi il n’a pas le droit de transgresser les interdits plutôt qu’il craigne la punition. En soit la punition est plus destructrice que constructive pour l’enfant.

Encore une fois, l’enfant ne fait pas « exprès » de faire mal ou de transgresser les règles. L’apprentissage de la collectivité́ est une aventure semée d’embuches pour eux, ils apprennent au contact et en réponse aux réactions des pairs et des adultes environnants. La réponse ne peut donc être une punition mais une mise en mots afin d’accéder aux codes régis ici.

De même que l’on ne demande pas à l’enfant qui a fait mal à un autre de s’excuser ou encore de lui faire « un bisou ». La notion de pardon et de réparation est inconnue pour le jeune enfant, il n’en prendra conscience que des années plus tard. De plus pour l’enfant qui a été́ « agressé » ce n’est pas rassurant de voir la main ou la bouche de l’enfant qui lui a fait mal se rapprocher à nouveau.

        1. Verbalisation, la compréhension de l’autre

La verbalisation est synonyme de mise en mots, que ce soit quelque chose de l’ordre de l’expression corporelle de l’enfant ou d’un état (tristesse, colère…). De manière plus large, cela permet d’apprendre certains des codes sociaux de la société dans laquelle nous évoluons.

Ceci afin de permettre à l’enfant de développer son vocabulaire, sa communication verbale mais aussi d’arriver par la suite à lui-même mettre des mots sur ses propres ressentis et sentiments, de pouvoir exprimer un besoin, une émotion (colère, tristesse, joie, etc.).

Avant tout, lorsque nous voulons parler à l’enfant nous devons aller près de lui, l’appeler par son prénom et nous mettre à sa hauteur en lui parlant calmement et de manière à ce que lui seul puisse entendre, pour lui signifier que l’on s’adresse à lui particulièrement.

L’enfant est en train de construire la conscience qu’il a de lui-même. Le fait que l’adulte soit à la même hauteur que son regard, qu’il le croise, qu’il lui parle en ne regardant que lui, l’aide à cette construction.

Ce n’est pas parce que l’enfant est petit qu’il faut lui parler « bébé ». Puisque ce n’est pas aidant pour lui, mieux vaut « parler vrai ». Il s’agit d’un être en construction. L’enfant comprend tout ce qu’on lui dit et ses réactions nous le montrent bien.

De plus, il est indispensable de mettre en mots ce qui se passe autour de lui et ce qu’il vit pour lui donner un sentiment de sécurité, de contenance et de bien-être. Roger COUSINET dans son ouvrage intitulé Fais ce que je te dis aborde très bien la question lorsqu’il parle d’un orage… Un enfant qui ne sait pas qu’il va y avoir un orage et entend brusquement un son fort aura peur et ne se sentira pas en sécurité alors qu’un enfant à qui on aura expliqué qu’il va y avoir le tonnerre et que ça va faire beaucoup de bruit attendra avec curiosité ce qui va se produire, de ce fait, il attendra de vivre cette première expérience et ne la subira pas au moment venu.

Tout est donc expliqué à l’enfant : ce que nous allons faire avec lui (« Je vais te prendre dans mes bras », lors du change de la couche tous les gestes sont verbalisés : « Je t’enlève ton pantalon », « Je te nettoie avec le coton de liniment » …), ce qui passe autour de lui, les bruits qui l’entourent, les pleurs des autres enfants.

Pour les tout-petits, par exemple, comme ils n’ont pas encore conscience de leur corps et de leur être, lorsqu’un autre bébé se met à pleurer, cela provoque leurs propres pleurs en écho : ils « pensent » que ce sont eux qui pleurent, parce qu’ils ne se sentent pas différenciés de leur environnement. Par conséquent plus nous mettons des mots sur ce qui se passe plus cela rassure l’enfant.

  • Les qualificatifs / les surnoms :

Il est important que tout adulte (parent, professionnel.le, intervenant extérieur, stagiaire,etc.) en contact avec l’enfant ne lui parle pas en utilisant des qualificatifs « positifs » (mon beau, chérie, ma puce, tu es câline, etc.) ou « négatifs » (tu es coquin, quel clown, etc..).

Nous n’avons pas à poser un jugement sur l’enfant, d’une part parce qu’il n’a pas conscience de ce qu’il fait à notre sens d’adulte, d’autre part, parce qu’en parlant ainsi, plus ou moins souvent, l’enfant peut se conformer à l’image que l’adulte lui renvoie de lui-même et non se construire lui-même sa propre image de lui en fonction de ce qu’il vit sans interprétation de l’adulte.

  • Entre enfants :

Les enfants des âges accueillis en crèche sont encore beaucoup dans le langage corporel. C’est-à-dire qu’ils vont par exemple prendre le jeu d’un autre pour s’approprier ce qu’il en fait, qu’ils peuvent pousser un enfant s’il est dans leur passage. Nous accompagnons ces gestes par des paroles et nous les encourageons à se parler entre eux.

La verbalisation temporise beaucoup l’agressivité. Après quelques mois, il n’est pas rare d’observer les plus grands s’encourager entre eux ou encourager les plus jeunes à s’exprimer par eux-mêmes.

De cette manière, les plus grands montrent l’exemple aux plus jeunes. De plus, chacun prend aussi petit à petit conscience de l’Autre, apprend à différer son souhait de jeu et essaie de gérer sa frustration.

        1. L’encouragement des mots

L’enfant absorbe le langage qui l’entoure : plus il sera précis et varié, plus l’enfant pourra s’enrichir de ce vocabulaire. Les psychologues parlent d’explosion du langage vers les 24 mois de l’enfant. L’enfant accède progressivement au langage verbal passant du babillage aux syllabes, puis la capacité de s’exprimer d’abord avec une association de 2 ou 3 mots puis de petites phrases.

        1. Lutte contre les stéréotypes de genres

A la crèche « QUI ? », nous proposons les mêmes jouets aux filles et aux garçons, une petite fille peut aussi bien jouer aux voitures et un garçon à la poupée. De même si un petit garçon souhaite se déguiser en princesse, il le peut sans entendre aucune marque d’ironie.

Dans la manière de nous adresser aussi aux enfants, nous essayons d’éviter de les enfermer dans des stéréotypes genrés, par exemple de surréagir quand c’est une petite fille qui tombe, ou de dire à un petit garçon qu’il est fort… Cela demande un travail en amont de réflexion de toute l’équipe autour de cette question car nous sommes tous et toutes plus ou moins conditionné.es par notre culture ou notre éducation et nous ne nous rendons pas toujours compte de la façon dont cela influe sur nos paroles ou nos actions.

Cette volonté de lutter contre les stéréotypes de genre passe aussi dans le choix du matériel mis à disposition des enfants et notamment des livres qui, hélas, sont bien souvent l’expression d’une littérature genrée et qui enferme chaque sexe dans un carcan d’idées reçues.

III. LE PROJET SOCIAL

Préambule 

Le projet social est l’une des composantes du projet de fonctionnement au même titre que le projet pédagogique.

Cependant, il tient une place particulière en tant que base de la construction de l’offre d’accueil.

Il peut se définir ainsi :

« Le projet social situe l’établissement dans son cadre économique, politique et social en référence à l’analyse des besoins. Il précise les moyens mis en œuvre en termes d’accessibilité, en relation à l’environnement, à un territoire, à la population et aux institutions qui interviennent. Il traduit, au-delà du service rendu aux parents, sa fonction sociale : mixité, intégration, prévention contre les exclusions et les inégalités (…) »

Cette définition met en évidence qu’il existe deux niveaux dans la conception du projet social :

  • L’analyse des besoins
  • Les orientations sociales du lieu d’accueil

Introduction

Les « crèches sauvages » dites crèches parentales sont nées en France en lien avec le mouvement de mai 1968, les parents se regroupant pour des expériences alternatives initiées par les courants autogestionnaires et libertaires. Leur souci prioritaire était le « bien–être de l’enfant ». Les premières naissent au sein des universités parisiennes (les Beaux-Arts, la Sorbonne). Elles sont gérées par des parents qui organisent à tour de rôle une présence auprès des enfants. Elles restent cependant le fait de parents familiarisés avec des questions d’éducation et de pédagogie, lié à leur niveau socio-culturel.

A la fin des années 1980, les associations de parents intitulées « Collectifs Enfants Parents » s’organisent pour mettre en place une fédération national chargée de défendre leurs intérêts et leur survit : « Association des collectifs Enfants Parents » (ACEP). En août 1981, Georgina Dufoix, ministre de la solidarité, signe une circulaire reconnaissant l’existence des « crèches parentales » et définissant leurs modalités d’agrément. Elles s’étendent depuis sur toute la France, en milieu urbain comme en milieu rural.

Les crèches parentales sont gérées par les parents réunis au sein d’une association, qui en assurent la responsabilité morale et administrative. La responsabilité pédagogique est confiée à un(e)/des professionnel(e)(s) de la petite enfance reconnu(e)(s) par un diplôme. Les médecins de la « Protection Maternelle Infantile » (PMI) ont la charge de l’agrément et du suivi de la crèche.

En 1982 la « Caisse Nationale d’Allocation Familiales » (CNAF) accorde un soutien aux crèches parentales, leur alloue une prestation de service par jour et par enfant et des subventions d’investissement. Un peu plus tard, reconnaissant l’importance que peuvent avoir ces structures d’accueil, certaines communes (mairies) leur allouent des subventions régulières.

Depuis plus de trente ans, les structures parentales jouent un rôle important en valorisent la place et le rôle des parents, des pères comme mères, en favorisant de nouvelles pratiques éducatives.

Comme toutes les structures d’accueil de la petite enfance aujourd’hui, les crèches parentales sont désormais régies par le décret n°2010-613 du 7 juin 2010, intégré dans le code de la santé publique.

    1. L’Historique de la crèche « QUI ? »

La crèche « Quel Univers Inventer ? » est une association à but non lucratif. Elle est régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901.

Créée en 1978, l’association est agréée pour 23 enfants de 6 mois à 3 ans, selon une amplitude horaire de 10 heures. Elle est ouverte de 8h30 à 18h30, occupe 230m2 avec mezzanine, dispose d’un jardin dans la cour de l’immeuble ainsi que de larges baies vitrées donnant sur la rue des Bois. Le local de la crèche appartient à Paris Habitat (anciennement l’OPAC-HLM de Paris).

La crèche parentale « QUI ? », comme son nom l’indique, est un prolongement de la famille. Elle est née du désir des parents de confier leurs enfants à une structure de garde, tout en continuant à assumer leur responsabilité éducative auprès des enfants.

Cette crèche parentale fonctionne sur le principe de la responsabilité partagée entre parents, en collaboration avec les professionnels.

    1. L’analyse des besoins du territoire

L’implantation géographique de l’association

Le 19e arrondissement de Paris, très longtemps délaissé, vit depuis plusieurs années une profonde rénovation : réaménagement global des quartiers par la construction de nombreux équipements publics, résorption de l’insalubrité, desserte en transports en communs…

La mairie de Paris s’est engagée sur un plan pluriannuel pour la création de 2000 places en crèches supplémentaires, affectées à de nouvelles structures de mode de garde collectives comme les crèches associatives et parentales.

Il existe également des établissements privés ou associatifs qui disposent d’environ 600 places.

Voici quelques chiffres concernant les lieux d’accueil des enfants de moins de trois ans dans le 19e arrondissement :

Nombre d’habitants dans le 19ième : 186 652 habitants

Crèches privées (une crèche privée conventionnée est gérée par une entreprise privée spécialisée elle s’occupe de la garde des enfants pour le compte d’entreprises, d’une collectivité ou de structures associatives) ou associatives (une crèche associative est gérée par une association mais avec le soutien des pouvoirs publics) :

Crèches collectives : 19

Crèches familiales : 3

Lien d’accueil : 1

Crèches parentales : 5

Crèches en appartements : 2

Jardins d’enfants : 2

Haltes garderies : 10

Centres maternels : 4

Jardin maternel : 1

Crèches municipales (Une crèche municipale est gérée par une collectivité locale, une mairie ou une communauté de communes) :

Crèches municipales : 29

Crèches familiales municipales : 4

Jardins d’enfants municipaux : 3

Jardins d’enfants Paris Habitat : 5

Haltes garderies municipales : 12

L’association « Quel Univers Inventer ?» siège au 43 rue des Bois dans le 19e arrondissement de Paris et accueille les enfants parisiens quel que soit leur arrondissement de résidence, dans la limite des places disponibles. Entourée par des HLM, des centres sociaux et des bibliothèques, cette crèche est aussi très bien desservie par les transports en commun : les stations de métro « Place des Fêtes », « Télégraphe », « Pré-Saint-Gervais » et les bus n°48 et 60. Cela lui permet d’accueillir sans difficulté n’importe quelle famille parisienne, intéressée par ce mode d’accueil.

    1. Le public accueilli

Le public est caractérisé par une certaine hétérogénéité : familles de toutes catégories socio-professionnelles et de différentes nationalités. Les parents viennent pour une bonne part du milieu artistique (intermittents du spectacle) ou sont indépendants, mais il y a aussi des cadres et des parents à la recherche d’un emploi, d’une formation professionnelle ou en cours de reconversion. Dans l’ensemble les parents disposent d’une certaine souplesse dans leur emploi du temps.

La structure propose des places en permanence pour des enfants de 6 mois à 3 ans. Chaque année une centaine de demandes écrites sont envoyées pour un total de douze à quatorze places libres selon les années. Cette organisation permet à la crèche de garder la moitié des parents pour pouvoir accueillir les nouveaux arrivés. 80% des familles sont domiciliées dans le quartier où est implantée la crèche et 20% viennent des quartiers voisins.

La majorité des courriers reçus pour la demande d’une place émanent de familles intéressées par les services proposés et non par le type d’organisation associant les parents.

Lors de la première rencontre avec les familles, qui dure environ une heure et demie, l’organisation est expliquée d’une façon détaillée : l’adaptation de l’enfant et de la famille, les moments forts de la journée, les sorties hors crèche, les responsabilités de chacun (parents et professionnels).

Après cette rencontre, une semaine est donnée pour que chacun réfléchisse de son côté à l’échange qui a eu lieu avant de prendre une décision.

L’association vise aussi à l’équilibre des tranches d’âges des enfants accueillis.

Un temps de réunion est organisé en fin d’année scolaire afin que les nouveaux parents, les anciens parents et les professionnels se rencontrent. Ce moment permet aux uns et aux autres d’échanger sur la vie de la crèche en général.

A ce jour, l’établissement à gestion parentale « QUI ? » s’inscrit parfaitement dans ce projet social.

Aujourd’hui l’établissement accueille 23 enfants dont :

5% de familles mono parentales (des parents séparés ou divorcés).

20% de familles vivant avec les minima sociaux.

Ces parents sont accompagnés par l’équipe professionnelle dans le respect de chaque situation ou orientés si besoin vers un accompagnement spécialisé.

    1. Les permanences des parents, un engagement

L’un ou l’autre des parents assure une permanence d’une demi-journée (cinq heures) par semaine, de 8h30 à 13h30 ou de 13h30 à 18h30. Ils assurent l’ouverture et la fermeture de la crèche, aident au déjeuner et au goûter, assurent le rangement des jouets et du matériel pédagogique et participent aux activités. Ils peuvent organiser des sorties, si l’effectif qui reste en crèche le permet. La crèche dispose d’une grande poussette de six places qui permet des sorties régulières au parc, au square, au marché…, tous les mardis après-midi a lieu l’atelier danse et les mercredis matin une visite à la bibliothèque. D’autres sorties plus exceptionnelles sont organisées à l’initiative des parents, par exemple la visite de l’aquarium de la Villette, les spectacles, etc.

Les permanences des parents sont obligatoires pour le bon fonctionnement de la crèche. En effet, les parents relativisent cette contrainte car elle permet de vivre d’autres expériences avec leur enfant et de le voir évoluer dans un environnement différent du cadre familial.

Chacun des parents amène sa vision de la vie, sa personnalité, sa culture et essaie de les accorder avec les autres.  Cela crée entre les parents des échanges riches et permet de partager des expériences. Les temps de réunions ou de permanence sont de véritables moments de partage et de rencontres enrichissantes pour les parents, les invitant à dépasser leurs préjugés, à confronter leurs points de vue, à créer des solidarités, une occasion d’échanger sur leurs pratiques éducatives, leurs valeurs, et leurs cultures.

Ces multiples cultures familiales sont invitées à s’exprimer par le biais de jeux, de recettes, de chansons, de fêtes…

Tout l’enjeu pour le groupe est de se construire autour d’une relation authentique, centrée sur la confiance.

Pour cela les professionnels jouent un grand rôle et accompagnent chaque parent dans son rôle de premier éducateur en mettant en valeur son savoir-faire et ses compétences de parent. Les savoirs parentaux et professionnels sont complémentaires et permettent à l’enfant de s’épanouir pleinement.

En plus des permanences, chaque famille s’occupe des courses deux fois dans l’année. Les familles sont invitées aussi à participer au week-end de « bricolage » organisé une à deux fois dans l’année afin d’entretenir les locaux, de réorganiser des salles de jeu, de décorer etc.

    1. L’association

L’association est composée de tous les parents ayant des enfants à la crèche et les anciens parents qui le souhaitent. Tous les parents font partie du conseil d’administration qui élie en son sein un bureau composé de quatre personnes : 1 président(e), 1 vice-président(e), 1 trésorier(e), 1 secrétaire.

De nombreuses réunions sont organisées dans l’année :

– les « assemblées générales » des parents et des professionnels, tous les deux mois, destinées à régler les questions liées à la vie des enfants à la crèche, à l’organisation de la participation parentale, à la gestion salariale, aux finances. Une de ces assemblée dite « assemblée annuelle » est organisée pour approbation des activités de l’association et de son financement.

– les « réunions du bureau » destinées à régler les problèmes qui se posent quasi quotidiennement entre les assemblées générales, mais aussi à réfléchir sur les améliorations qui peuvent être apportées au fonctionnement de la crèche à moyen ou même long terme. Les professionnels sont invités à ces réunions quand elles traitent des problèmes qui les concernent.

    1. Le réseau des partenaires

Les partenaires financiers de l’association

La crèche est financée par :

– Les prestations de service de la CAF (Caisse d’Allocations Familiales) : la Prestation Enfance et Jeunesse.

– Les subventions de la Ville de la Paris.

– Les aides de l’Etat par le financement des emplois CUI/CAE.

– Les participations familiales : Les parents paient mensuellement une prestation calculée en fonction du barème établi par la CNAF. Ce calcul se fait fonction du nombre d’enfants à charge et du revenu annuel brut.

Les partenaires institutionnels de l’association

– La PMI (Protection Maternelle Infantile) : elle contrôle régulièrement la crèche et veille au respect des impératifs d’hygiène et de sécurité.

– L’ACEPP (l’Association des Collectifs Enfants Parents Professionnels) : pour information, services groupés de mutuelle, assurance, formations.

– L’UNIFORMATION : pour la formation professionnelle

– PARIS HABITAT : bailleur.

– La Préfecture de Paris : contrôle de sécurité

– Les organismes de formation aux Métiers de la Petite Enfance.

Les partenaires culturels de l’association

– Sherry Sable, professeur de danse. Tous les mardis après-midi, elle propose aux enfants une séance de danse avec de la musique enregistrée, dans un espace spécialement aménagé pour cette activité.

– Le Café Zoïde est une association qui propose des activités culturelles tout public. Les parents peuvent s’y rendre avec les enfants.

– La Bibliothèque de la Place des Fêtes.

– Le jardin partagé Hérold.

IV. LE DEVELOPPEMENT DURABLE

Définition : Le développement durable est un mode de développement qui répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs.

    1. Maîtriser ses consommations

Au sein de la crèche « QUI ? » nous veillons à maitriser nos consommations à tous niveaux.

      1. Dans la cuisine :
  • Achats de proximité : Boulangerie locale
  • Aliments bios : via Naturalia
  • Viande et poisson bios d’élevages français via le colis du boucher
  • La cuisinière évite tout gaspillage. Elle adapte ses menus en fonction des péremptions, bonne maitrise de la gestion du stock
  • Très peu de produits industriels : goûters maison, ateliers pâtisserie avec les enfants
  • Cuisine maison et sur place
      1. Réduction de la consommation énergétique : 
  • Débranchement des appareils électriques.
  • Lumières équipées de variateurs d’intensité et éteintes dès que l’on quitte une pièce
  • Baisse des volets roulants, pour diminuer l’exposition du soleil
      1. Dans le bureau :
  • Dématérialisation des documents (pointage numérique)
  • Impression recto-verso
  • Impression sur du papier « brouillon »
  • Impressions « noir et blanc »
  • Recyclage des cartouches d’imprimante
    1. Mieux s’alimenter

A la crèche « QUI ? » on pense à son alimentation et cela passe par :

  • Des menus sains et équilibrés (légumes/fruits de saison, viande, protéines végétales, poissons, œufs).
  • Une alimentation venant du BIO (sauf le pain) et de saison.
  • Réduire les déchets

La crèche génère beaucoup de déchets (couches, papiers, emballages alimentaires, déchets alimentaires, bouteilles d’eau, etc.). C’est pourquoi, nous avons fait le choix de réduire nos déchets via le tri sélectif, le recyclage des cartouches d’encre, des piles, médicaments etc. De plus, la réduction des déchets passe aussi par des achats responsable (essuie-mains en papier recyclé, réduction du plastique etc).

La crèche « QUI ? » s’engage aussi à réduire ses emballages :

  • Pas de bouteille d’eau
  • Utilisation des bocaux en verre (réutiliser pour stock les vracs),
  • Les sacs isothermes et de transport sont récupérés par Le colis du boucher et Naturalia
  • Nettoyer sans polluer

La crèche fait la guerre aux perturbateurs endocriniens notamment avec le nettoyage de la structure qui se fait essentiellement au vinaigre blanc et au savon noir (sauf en période d’épidémie). Nous utilisons des lavettes lavables. Le lavage du linge à basse de température. Pour le bien-être des enfants, nous utilisons des couches écoresponsables.

    1. Repenser la pédagogie

Le développement durable se passer aussi au niveau des enfants, c’est-à-dire que lors des activités jeux d’eau, on ne laisse pas couler l’eau des robinets, on demande aux enfants de faire attention au matériel, aux livres (pour ne pas en acheter tous les mois), idem pour les feutres ou la peinture.

Dans une démarche de « deuxième vie » on peut recycler les bouteilles et les bouchons de bouteilles de lait pour du transvasement, les cartons pour se faire des cabanes ou des bateaux…

La crèche favorise énormément l’utilisation de jeux en bois.

En effet, « Vivre ensemble » sous-entend aussi, aujourd’hui, vivre avec la planète qui nous entoure. Il nous semble important de sensibiliser l’enfant et ses parents sur cette thématique afin de peut-être faire évoluer les habitudes de chacun.

Nous entretenons notamment un partenariat avec le jardin partagé Herold, où nous emmenons les enfants chaque semaine, afin de les familiariser avec la nature et les questions de saisonnalité.

Les repas : Un travail est fait auprès de chaque enfant afin qu’il apprenne à se servir une première fois pour goûter puis se servir à nouveau s’il en veut ; Mais aussi savoir gérer sa faim et limiter le gâchis. Les enfants boivent de l’eau de ville afin de limiter la quantité́ de bouteilles en plastique.   

Pour les repas, nous avons aussi fait le choix, d’une vaisselle en porcelaine et en verre afin de réduire la consommation de plastique et les actions néfastes qu’il produit.

Dans la semaine, l’apport en protéine est assuré soit par du poisson, soit par l’œuf, soit par des protéines végétales, soit par de la viande. Réduire sa consommation de viande permet de préserver sa santé et l’environnement.

Les aliments : nous avons fait le choix de proposer des aliments bio et de saison aux enfants.

Les déchets : nous voulons faire en sorte que parents et professionnels ne jettent plus en poubelle les pots en verre et les bouteilles en plastique, mais plutôt les déposer dans un container prévu à cet effet, voire de les réutiliser en atelier, en cuisine, …

Les jeux d’eau : Nous veillons à limiter l’ouverture des robinets, ainsi qu’au débit d’eau. On privilégie des bassines/ piscine que l’on remplit d’eau.

Les soins et le change des enfants : Nous utilisons des serviettes et gants lavables plutôt que des feuilles à usage unique (sauf en cas d’épidémie de quelque sorte que ce soit : gastro-entérite…). Nous nettoyons les enfants, principalement les parties intimes de l’enfant avec de l’eau et du liniment quand nécessaire.

Le nettoyage des locaux : des produits écologiques sont commandés et nous nettoyons à l’aide de vinaigre blanc, savon noir… des lavettes lavables sont utilisées pour nettoyer les divers espaces de vie des enfants.

Les sur-chaussures : nous n’utilisons pas de sur-chaussure.

Mobilité durable : déplacements à vélo de 3 salariés sur 8 pour se rendre au travail.

Les jouets et vêtements inutilisés par la crèche et/ou les familles sont donnés à des associations humanitaires.

Plusieurs cabanes et structures avec toboggan ont été construites en bois par les parents, ainsi que quelques marionnettes et déguisements.